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« J’ai été Johnny Thunders » par Carlos Zanón

j-ai-ete-johnny-thunders-de-carlos-zanonJohn Lennon aimait à le répéter : « Le vin anglais, c’est comme le rock français, ça ne devrait pas exister. » En revanche, il ne s’est jamais appesanti sur le rock espagnol. A croire que pour les anglais, l’Espagne n’était – à l’époque – qu’une grande ligne blanche pour Tanger. Pourtant, il en va du rock comme de toute lame de fond culturelle : cette musique a débordé ses thuriféraires pour essaimer  notre société. Mode, design, graphisme, pub, (pas encore la politique manifestement)… Jusqu’à l’enseignement et bien sûr la littérature. Et là, force est de constater que le roman policier de Carlos Zanón vit et respire le rock. Et pas simplement en accompagnant son livre d’une play list aguichante ! Non, son bouquin est rock, dans les mots, les personnages, les actions, les lieux, l’intrigue, les bruits, la fureur… C’est noir et sombre, bourré de larmes et de sang. En un mot c’est punk.

« J’ai été Johnny Thunders » est donc bien un polar et pas une autobiographie. D’ailleurs est-il question du leader des New York Dolls dans le livre ? Non, mais de défonce et de musiciens en perdition, oui. Car Francis, ancien guitariste sans le sous est obligé de revenir vivre à Barcelone chez son vieux, ex communiste sans le sous. Et là entre repentance, anciennes copines et deux enfants qu’il n’a jamais vus, le déclin s’avère une lente descente aux enfers. On sombre avec lui au fil d’une écriture serrée qui rejette la trame de l’histoire au second plan. L’important n’est pas l’intrigue, mais cette cohorte d’images rock’n’roll. Tout y est noir et désespéré. Nihiliste. Du perfecto aux ongles salis par la clope, des immeubles jaunis par les lampadaires de nuits interlopes, des salles à manger aux salles de jeux, des anciens qui n’arrivent pas à mourir aux jeunes qui meurent trop tôt, tout coagule trop vite. Et ce n’est pas les K7 jetées dans l’auto radio qui éclaircissent le tableau.

Au final, c’est bien un catalan qui donne une leçon de rock au reste de la planète. Et ce qui reste des Beatles peut en prendre bonne note. Car le pays de Cerventes est bien celui qui a découvert l’Amérique. Il ne faut pas oublier que Christophe Colomb est mort à Valladolid. Carlos Zanón donne une vraie leçon de rock et prouve que cette musique vit et meurt en solitaire, dans la rue, comme le foot. Les stars actuelles n’occupant les stades que le temps d’un virement bancaire que Johnny Thunders ne verra jamais.

Hervé Devallan
« J’ai été Johnny Thunders » par Carlos Zanón aux éditions Asphalte – 320 pages, 22 €
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