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Automatic City « Bongoes & Tremoloes »
Le Blues se réinvente sous nos yeux. Ça se passe maintenant et à Lyon sur « Bongoes & Tremoloes » et on n’est pas prêt de s’en remettre.
En matière de musique, Lyon cultive sa différence. Qu’il s’agisse de noise, de rock, de chanson française ou de jazz, la ville prend un malin plaisir à tirer – et à attirer – vers le haut toutes ses productions. Ce second opus d’Automatic City en est une preuve supplémentaire. Et flagrante. Avec « Bongoes & Tremoloes », le quatuor nous entraîne sur les rives les plus voluptueuses du Mississipi, les marais moites du Bayou et tous les champs de coton arides de la planète. Et ce sans un retour en arrière, sans copier les maîtres du genre. Car aux riffs primaires s’ajoutent à la fois des instruments électroniques et des percussions tribales. Le résultat est bluffant. On est à la fois au plus prêt de l’ADN du blues (le fameux son du Delta) et tellement sûr qu’il y a quelques années encore, il eut été impossible de sortir un tel album. L’explication tient peut-être dans l’expérience des musiciens et leur parcours très jazzy : Eric Duperray (le talentueux Mr Day) au chant et à la guitare, Emmanuel Mercier à la guitare, au thérémine et au stylophone, Rapaël Vallade à la contrebasse, et le brésilien Zaza Desiderio aux percussions, bien connu dans le milieu du jazz. Et oui, c’est peut-être ça le secret de « Bongoes & Tremoloes » : ce melting pot géographie. Blues US, guitares lyonnaises, ondulations brésiliennes : le triptyque gagnant pour qui veut miser sur une musique qui dépasse la simple notion d’originalité.
Hervé Devallan
Automatic City « Bongoes & Tremoloes » (Auto Production) – 4/5