Sweet Gum Tree « Sustain the illusion »

Attention, excellence ! « Sustain the illusion » renferme cette part de mystère qui nous pousse à remettre le disque sur l’ouvrage. Sans cesse. Pour un plaisir toujours plus grand.

« Sustain the illusion » dégage une évidente force tranquille. Avec ce soupçon de mélancolie et de noirceur que l’on imagine ramenés d’un voyage au long court aux expériences troublantes. La pochette du disque ne laisse pas voir autre chose avec ce portrait en noir et blanc digne d’un poète pris sur le vif au début du XXème siècle. Baudelaire ? Allan Poe ? Plus prêt de nous, on pense à Nick Cave. Et en 2017, c’est effectivement la direction à suivre. Ce n’est pourtant que le second album de l’angevin Arno Sojo. On sent tout le poids du temps s’envoler au fil des titres, effeuillé avec grâce et légèreté. Pas question de baguenauder à l’écoute de ses mélopées acérées, mais c’est l’indispensable premier pas à engager pour découvrir et entrer dans l’univers de l’artiste. Une oreille attentive et le rock souffle le chaud et le froid, souvent saccadé par une boîte à rythme. Guitares, basse et claviers donnant alors du fil à retordre aux plus exigeants exégètes de la new wave des années 80. Mais il y a de ça. Et parfois dans l’intention créative, on se plait à trouver quelques émotions que le dernier Republik de Frank Darcel (ex Marquis de Sade) procure également. Pas de mimétisme robotique pour ces deux groupes, mais un réel plaisir à créer et sans cesse inventer sur des bases musicales toujours sur le fil.

Hervé Devallan
Sweet Gum Tree « Sustain the illusion » – (Dreamy Bird) – 4/5