The Yokel « Here comes the wild »

Le bluegrass du sextet messin est une pure merveille. Entre trompette, violon et banjo, il suffit de se laisser porter pour se retrouver de l’autre côté de l’Atlantique.

A première écoute, comme ça, on ne dirait pas, mais oui, The Yokel vient bien de lorraine. Et leur bluegrass américain interprété à la perfection n’y change rien. Comme quoi, même avec Trump, les frontières ne sont plus ce qu’elles étaient… Il faut dire que dans ce coin de France, on passe facilement en Belgique, au Luxembourg ou en  Allemagne. Alors borders ou dreamers, on est un peu de tout ça à la fois. Tout le contraire des rednecks en fin de compte. Bizarrerie de l’histoire… Car la country du sextet flirte parfois avec les Outlaws lorsque le banjo démange les deux groupes. Mais il n’en a pas toujours été ainsi puisque The Yokel est au départ un duo, Lulu et Tibo, formé en 2010. Ce n’est qu’après deux EP que les Angus & Julia Stones de Metz rencontre Damien et son Banjo puis la contrebasse de Geoffrey Duthilleul, la trompette de Denis Zielinski et le violon d’Aziliz Massot. Le résultat ajoute à la folk du duo une palette que bien des culs terreurs (Yokel en anglais) leur envie. Il faut dire qu’ils arrivent à s’extirper du piège americana en allant voir du côté de la joie de vivre et d’une certaine forme de cabaret. Par le côté instrument à vent, on pense à Moriarty (eux qui n’ont pas de cuivres justement !). « Here comes the wild » est donc l’album formaté pour transformer nos coups de blues en herbe verte. Même si la pochette de leur album fait davantage penser au rock sauvage des mythiques City Kids du Havre.

Hervé Devallan
The Yokel « Here comes the wild » (La Face Cachée) – 4/5