Drive by Truckers à La Maroquinerie mercredi 15 juin 2022

Mercredi 15 juin, l’Amérique s’invitait à La Maroquinerie. Pas l’Amérique bobo de Brooklyn, ni celle bodybuildée de Los Angeles. Non. L’Amérique profonde qui respire le motel et les stations services. Drive By Truckers est un groupe d’Athens en Georgie, on ne parle donc pas encore de red neck. Les gars savent vivre et respirent tout ce qu’on aime dans ce pays : le rock. Et leur présence est à marquer d’une pierre blanche, puisque c’est la première fois qu’ils foulent le sol français. On est aux anges après 12 albums studio quand même !

La Maroquinerie est bien garnie sans être bourrée à craquer. Les amateurs et les fans sont là, en connaisseurs et n’auraient loupé ce concert pour rien au monde. Pas mal d’américains donc. Les cinq musiciens sont un peu chez eux à La Maroq’ Avec un professionnalisme à la hauteur de leur réputation : le show démarre à l’heure. 20 heure pétante. Et les morceaux s’enchaînent sans être entrecoupés de blah blah. A la Bruce Springsteen. Tout juste si on entend « One, two, three, four » entre chaque riff. Une ballade pour reprendre son souffle et leur rock sudiste mâtiné de New Jersey remet d’équerre un public qui n’attend que ça pour s’embraser. Trois guitares, parfois quatre sur un morceau lorsqu’ils sont rejoints par l’indomptable Jerry Joseph, l’homme de la première partie. C’est la paire de compositeurs Mike Cooley (chant, guitare) et Patterson Hood (chant, guitare) qui emmène le tout. Efficaces, rodés et heureux, ils ne laissent aucun temps mort jusqu’à l’ultime morceau où les musiciens quittent la scène un par un, laissant Jay Gonzalez seul au piano pour l’accord final. Brad Morgan (batterie) et Matt Patton (basse, chœurs) l’ayant précédé. Pas de rappel, juste cette lente disparition, de fading, qui clôture un concert de haute tenue. Voire de haute facture.

Hervé Devallan