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Edwige Belmore ouvre les portes du Paradis
L’ancienne égérie des nuits punk parisiennes et newyorkaises dans les années 70 et 80 vient de s’éteindre dans un hôpital de Miami. Elle avait 58 ans.
Pour elle, Mathématiques Modernes ne fut qu’une parenthèse. Après une couverture pour le magazine Façade, où elle fut baptisée la « Reine des Punk » par le « Pape de la Pop » lui-même – Andy Warhol – qui n’hésite pas à s’exhiber avec un badge la représentant. Edwige Belmore l’avait rencontrée lors de son premier voyage à New York où elle fit plusieurs séances photos pour lui au Studio 54 et au Mudd Club dans le cadre de son contrat avec l’agence Elite. Elle défile alors pour tous les créateurs underground de l’époque : Jean-Michel Basquiat, Maripol, Keith Haring, Kenny Scharf et bien sur, tous les groupes de No Wave défendu alors par un certain James Chance. De retour à Paris le propriétaire du Palace lui propose de devenir la portière de son célèbre établissement dès son ouverture en 1978. La jeune physionomiste, entourée de six gardes du corps, décidait seule de qui aurait la chance d’entrer au club !
Ce n’est qu’en 1979 qu’elle fonde Mathématiques Modernes avec Claude Arto (décédé en 2013). Le duo se fait connaître par le single « Disco rough » produit par Jacno, allant jusqu’à transformer l’essai en devenant le « single of the week » pour le NME. Après un album en 1982, le groupe se sépare. Edwige Belmore se consacre alors au cinéma et tourne dans plusieurs films comme « La marque du destin » avec Pascal Greggory ou « Sale rêveur » de Jean-Marie Perrier et Arielle Domsballe avec Lea Massari et Jacques Dutronc.
Elle part ensuite au Japon au milieu des années 80 avec de nombreux aller-retour entre New York et Paris où elle côtoie encore le monde la musique avec ses propres établissements « The Beat Cocktail Lounge » puis le « Lazy Loundge ». On peut aussi la croiser au Bain Douche avec son nouveau groupe Jungle Geisha créé à New York.
En 1987, elle part en Inde pendant de nombreuses années… Et revient dans les 90’s pour habiter à Brooklyn et partager son temps entre la chanson et la création de décor pour la télé, la musique, etc. En 2011, Edwige Belmore réapparait dans un documentaire consacré à la scène française underground du début des années 1980 « Des Jeunes Gens Mödernes ». Elle est alors en bonne compagnie avec Etienne Daho, Daniel Dark, les Rita Mitsouko, etc. La fin d’une époque !