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« Grands Carnivores » de Bertrand Belin

Lire le roman d’un artiste est toujours une expérience à part. On s’est fait une idée du style, de l’univers, de la sensibilité… Et quand il s’agit de Bertrand Belin, l’avis est assez tranché et exigeant : le dandy breton de la pop est allé faire ses classes à Paris. Comme tout exilé, il en est ressorti grandi mais pas indemne. Son dernier disque prouve aussi que l’issu par le haut est possible. Son troisième roman montre aussi qu’on peut prendre des chemins de travers.

« Grand Carnivores » livre ses personnages sans lien de temps et d’espace. On ne sera jamais à quelle époque ni où se passe l’histoire de ces deux frères et de ces fauves échappés de leurs cages. Deux frères que tout oppose : l’un sérieux à la vie rangée est désigné comme l’héritier de l’entreprise (familiale ? Là encore, mystère), l’autre est l’artiste dévoyé au succès grandissant. La ville ? Au bord d’un fleuve, pas loin de la mer… Nantes ? L’époque ? Il y a du charbon et des usines fumantes : l’entre deux guerres ? Une chose est sûre, la vie et la ville se trouvent bouleversées par l’arrivée d’un cirque et de ses lions rendus à la liberté par erreur. A moins que ce ne soit par oublie, allez savoir.

Bertrand Belin nous entraîne ainsi dans les méandres de son histoire sans nous laisser beaucoup de respiration. C’est à la fois lent et dense : le peu de paragraphes renforçant cette impression d’enfermement. L’absence de dialogues aussi. Ça pense plus que ça ne parle. Des taiseux tous ces gens-là. Du patriarche en cours de légation au responsable de cage, les convictions vont bon train.

Au final, l’univers romanesque de Bertrand belin est aussi original que son œuvre discographique. Un peu moins accessible peut-être. Mais comme nous en avons perdu l’habitude, c’est à nous de faire l’effort. Le livre d’un autre temps ? D’une époque révolue ? Le livre d’un écrivain quoi qu’il en soit.

Hervé Devallan
« Grands Carnivores » de Bertrand Belin aux éditions P.O.L., 170 pages, 16€

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