Encyclopédie du Rock
Marie et les Garçons
C’est Marc Zermati, fondateur du label Skydog qui les baptise Marie et les Garçons. En 1975, le groupe s’appelle encore Femme Fatale, nom trouvé dans l’urgence pour faire la première partie des Damned Pirates (futurs Starshooter) au concert de fin d’année du Lycée Saint Exupéry à Lyon. Marie est au chant et son frère Philippe Girard tient la batterie. Et c’est lorsque ce dernier rejoint Electric Callas en 1976, que Marie passe derrière les fûts, que Jean-Marc Vallod prend la basse et que tout ce petit monde devient Marie et les Garçons.
Et le punk bat son plein lorsqu’ils montent sur scène en juin 1977 au Festival de Mont-de-Marsan aux côtés des Jam, Clash, Police et autres Shakin’ Street. Batterie rose et chemises Lacoste dénotent alors quelque peu… Mais c’est pour eux l’occasion de rencontrer Michel Esteban. Rédacteur en chef du magazine Rock News avec Lizzy Mercier Descloux, Michel Esteban est aussi un nouvel entrepreneur qui vient de créer le label Rebel Records. Les lyonnais sont séduits et signent leur premier contrat. C’est le moment choisi par Jean-Marc Vallod pour quitter le groupe et rejoindre (lui aussi) Electric Callas. Il est remplacé par Jean-Pierre Charriau un proche du groupe.
Début 1978, un ami de Michel Esteban les remarque et décide de les produire. Cet ami n’est autre que John Cale (Velvet Underground) qui les invite à New York pour enregistrer leur second 45t…. Et jouer au légendaire CBGB ! L’année est ensuite marquée par de nombreux concerts en France, dont la fameuse date au Théâtre Antique de Fourvière à Lyon en compagnie de Starshooter, Bijou, Téléphone, Electric Callas… pour un show magique qui se termine à 6h du matin avec Au Bonheur des Dames. Un concert immortalisé par Gilbert Namiand dans le film « New Wave French Connection ». Et de s’apercevoir que les canettes pleuvent sur Marie et les Garçons qui s’aventurent dangereusement sur le terrain du disco ! La réédition du second 45t par Michel Esteban avec en face B un medley disco confirme l’étrange et surprenante orientation musicale du groupe.
En 1979, Marie et ses gones retournent à New York pour mettre sur bande le premier album. Mais le virage résolument disco de Patrick Vidal conduit Marie à rentrer prématurément à Paris. Le groupe se rebaptise alors Les Garçons et finit l’album « Divorce » qui sort la même année. Classé dans le Billboard américain, il n’en reste pas moins un flop commercial. Après quelques concerts parisiens avec une douzaine de musiciens (pas moins !), l’aventure des Garçons s’arrête là.
En 1980 une compilation posthume sort avec quelques inédits. Dix ans plus tard, le groupe se reforme pour 2 concerts à l’occasion du 10ème anniversaire du label New Rose. Le show donnera naissance à la compilation « Live au Kremlin » (1991) où l’on peut entendre 2 morceaux des rockeurs lyonnais.
A ranger entre Electric Callas et Starshooter
Avant Marie et les Garçons : Femme Fatale (premier nom du groupe) – Les Divines (Jean-Pierre Charriau)
Que sont-ils devenus ?
Philippe Girard rejoint Electric Callas en 1976.
On peut entendre Marie Girard (1956 – 1996) sur la chanson « Starlette » du deuxième album de Starshooter ainsi que sur le second 45t d’Electric Callas, autre formations punk lyonnaise avec laquelle elle restera 2 ans. Puis vient le temps d’un 45t solo (1983) légèrement funky : « Les Indiens ». Un échec qui pousse Marie à quitter la musique pour devenir décoratrice / habilleuse dans une société de production de spectacles. Loin du show biz, elle continuera pour le plaisir à tenir les baguettes d’un groupe baptisé Dupont DT. Elle nous quitte à 40 ans d’une rupture d’anévrisme.
Erik Fitoussi et Jean-Pierre Charriau montent Tabou avec d’anciens Casino Music et Artefact. Maître en Musicologie, Erik Fitoussi est aujourd’hui libraire à Lyon (Librairie Passages), tandis que Jean-Pierre Charriau est devenu informaticien.
Patrick Vidal (copain d’enfance et de vacances – au Cannet – de la chanteuse Buzy…) rejoint Octobre, le groupe de l’ex Marquis de Sade, Franck Darcel. On l’entend sur l’album « Paolino Parc » produit par… Michel Esteban ! Franck Darcel et Patrick Vidal se retrouvent ensuite au sein de Senso en 1987 le temps d’un 45t et d’un Maxi qui font long feu. En 1990, le chanteur-guitariste sort « Histoires d’aventures », un album solo où l’on retrouve Marie et les Garçons au grand complet sur un morceau de plus de 10 minutes.Sa carrière se poursuit dans l’Electro où il est devenu un DJ très recherché.
Fin 1977, Jean-Marc Vallod rejoint Electric Callas. En 1984, depuis les Etats-Unis, il sort un disque sous le nom de Soma Holyday avec Jane Honicker. Il est aujourd’hui chauffeur de Taxi à New York.
Fiche technique de Marie et les Garçons
Ou : Lyon
Quand : entre 1976 et 1979
Genre : Punk
Line up
1976 : Marie Girard (Batterie) – Patrick Vidal (Chant) – Jean-Marc Vallod (Basse) – Erik Fitoussi (Guit) – Christian Faye (Guit)
1977 : Marie Girard (Batterie) – Patrick Vidal (Chant, Guit) – Jean-Marc Vallod (Basse) – Erik Fitoussi (Guit)
1977 : Marie Girard (Batterie) – Patrick Vidal (Chant, Guit) – Erik Fitoussi (Guit) – Jean-Pierre Charriau (Basse)
Albums
1977 : 45t « Rien à dire / A bout de souffle / Mardi Soir » (Rebel Records) – 2000 ex.
1978 : 45t « Attitudes / Re Bop » (Rebel records / Spy Records)
1980 : Compilation « Marie et les Garçons » (Ze Records)
1989 : Compilation « 76/77 » (Instant Records / New Rose)
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