Encyclopédie du Rock
Stalag
Quel est le premier groupe punk bordelais ? Stalag très certainement, au moins par l’attitude. Dès le départ, en 1978, le groupe marque son acte de naissance studio par l’enregistrement d’une maquette sous le nom de Royal Flush, nom du vieux flipper Gotlieb qui subissait quotidiennement les assauts de leurs désœuvrements. Un premier témoignage financé par une association d’aide aux jeunes (l’Adama) qu’ils arnaquent d’entrée en leur refilant une fausse adresse de facturation. Une anecdote qui illustre bien leur courte carrière (4 ans) durant laquelle le groupe dû subir cette réputation sulfureuse, entretenue à grand coup de concerts brouillons (ah ! l’alcool…) et parfois cassant (ah ! les baies vitrées…). Et quand les concerts sont annulés, le groupe emmène tout le monde dans le local de répétition pour réaliser le show. Une attitude punk qui n’empêche pas le groupe de répéter de façon acharnée et professionnelle chaque jour de la semaine.
Quand en 1978, le chanteur de Strychnine, Kick, présente ses potes de Saint-Jean-de-Luz (Richard Brousse et Jean de Rivière) à Thierry Tuborg, il n’imaginait pas avoir créé Stalag. Manquait plus qu’un guitariste. Ce fut d’abord « Chinois » qui, trop expérimenté pour ces jeunes punks (Thierry Tuborg a 16 ans) laisse rapidement sa place à un étudiant de Bergerac, Vincent Simonacci recruté par une petite annonce laissée chez Bulle, l’incontournable disquaire du coin. Le groupe est au complet pour ses répétitions au presbytère et ses bœufs avec les copains et voisins Strychnine. Le groupe « grand frère » qui ponctue la vie de Stalag puisque c’est Kick qui enregistre la première maquette du groupe et… qui invite Richard Brousse à les rejoindre comme bassiste. Un changement vécu comme une trahison, mais qui permet à Raymond Belliard (ancien roadie des Standards) d’intégrer Stalag en 1979. En 10 jours, il apprend la basse et le répertoire des bordelais ! C’est ce line up qui va écumer les salles de la région et donner pendant 3 ans une centaine de concerts dont une trentaine avec la tournée Bordeaux Rock aux côté des Stilettos, Standards, STO et autres inévitables Strychnine). Une aventure qui n’arrive pas à se matérialiser par un album, même si le groupe entre en studio. Aucun producteur ni label n’ayant donné suite à ces enregistrements. En janvier 1982, c’est le split final. Il faut attendre 30 ans pour enfin découvrir les bandes de l’époque qui, agrémentées du 45t sorti en 1981 et de maquettes, permettent de sortir la compilation « Dernier cri » sur le label parisien Mémoire Neuve. Le dernier cri, vraiment ? Le groupe est bien remonté sur scène en 2005 !
A ranger entre Olivensteins et Les Standards
A écouter sur youtube.
Que sont-ils devenus ?
Richard Brousse intègre Strychnine en 1978.
Thierry Tuborg (de son vrai nom Thierry La Barthe) tente une carrière solo dans la chanson qui fait long feu. Dans les années 80, il enregistre plusieurs titres avec Jean-Michel Cros et Pascal Cros au sein du groupe Les Alliés. En 1985, il se reconvertit dans l’écriture et publie deux romans autobiographiques et de nombreux romans noirs qui ne s’éloignent jamais trop de l’esprit frondeur des Stalag. Des ouvrages principalement en vente sur son site. Entre 2004 et 2008, il est également le chanteur de Stalingrad.
Fiche technique de Stalag
Ou : Bordeaux
Quand : entre 1978 et 1982
Genre : Punk
Line up
1978 : Thierry La Barthe aka Thierry Tuborg (Chant) – Richard Brousse (Basse) – Jean de Rivière (Batterie) – Chinoi (Guit)
1978 : Thierry La Barthe aka Thierry Tuborg (Chant) (Chant) – Richard Brousse (Basse) – Jean de Rivière (Batterie) – Vincent Simonacci aka Tungstène (Guit)
1979 – 1982 : Thierry La Barthe aka Thierry Tuborg (Chant) (Chant) – Jean de Rivière (Batterie) – Vincent Simonacci (Guit) – Raymond Belliard (Basse)
Album
1981 : SP « Date limite de vente »
2007 : « Dernier cri » (Mémoire Neuve)
One thought on “Stalag”