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David Salsedo de Silmarils : les rebels contre l’empire

« Apocalypto », le nouvel album de Silmarils n’était plus attendu. Il signe un vrai retour aux sources pour ceux qui ont connu un succès populaire avec le titre « Il va y avoir du sport ». Rencontre avec leur chanteur David Salsedo.

Un nouvel album de Silmarils 21 ans après « 4 life ». Une surprise ?
David Salsedo : Vu de l’extérieur, oui, cet album n’était pas prévu. On a décidé de reformer le groupe pour fêter les 25 ans de la sortie du premier album. En 2021… Trois jours avant l’annonce du confinement ! Au départ, c’était simplement pour un concert. Même si honnêtement, j’avais autre chose en tête et je n’avais pas l’intention de m’arrêter là. Il s’est avéré que la soirée au Bataclan a été sold out rapidement. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas en rester là. J’en ai parlé aux gars et on a commencé à travailler. En 2023 on a sorti un premier single qui nous a ouvert les gros festivals comme le Hellfest et Les Vieilles Charrues.

Avec un public qui a répondu présent !
D.S. : Oui. On a fait plus de monde au Bataclan quand on s’est reformé qu’au moment de « Cours vite » ! (1995, ndlr). On s’est dit : il se passe quelque chose ! J’ai alors commencé à bosser sur de nouvelles chansons. On a sorti « Welcome to America » qui a très bien marché ce qui nous a incité à continuer.

Le single est sorti alors que le disque n’était pas terminé ?
D.S. : On était en plein dedans. Ce qui nous a pris plus de temps que prévu, c’est la série des festivals. On a laissé tomber le travail sur l’album pour monter le show. Mais on ne pouvait pas courir deux lièvres à la fois. Dès septembre 2023, on s’est remis à l’album.

De votre côté, que s’est-il passé entre « 4 Life » et « Apocalypto » ?
D.S. : J’ai poursuivi mes activités en cours. C’est-à-dire, écrire pour les autres, comme Johnny Hallyday ou Dolly. J’avais aussi mon petit label, Run Fast Records, sur lequel j’ai produit les deux premiers albums de Superbus. Mais aussi pas mal d’autres albums moins connus. Le temps passant et avec la reformation de Silmarils, je me concentre désormais sur le groupe.

Le label est toujours actif ?
D.S. : Oui, il me permet de développer mes propres projets dont le dernier Silmarils. On n’avait pas forcément envie de repartir en Major. Le métier a tellement changé qu’on ne sait plus trop ce qu’est une maison de disques aujourd’hui. En revanche, avec ce petit label, on sait exactement où on va et ce qu’il faut faire. La différence, c’est la logique de moyen. C’est pour ça que ça ne va pas aussi vite qu’espéré. Mais on y arrive. On a beaucoup de détermination et beaucoup d’amis qui ont du talent et on arrive à un résultat qui a de la gueule.

Un petit label qui a quand même signé avec Live Nation pour les tournées !
D.S. : Live Nation sur les artistes français, c’est un tourneur classique. Ce sont des agents locaux de la firme américaine. On les a connus à l’époque où on était le seul groupe de rock à faire la première partie de NTM pendant un mois. Du coup, quand ils ont vu qu’on était de retour après le Bataclan, ils nous ont contacté pour nous demander de signer avec eux. On connaît bien Angelo. On a d’abord signé avec un gars qu’on connaît bien et qu’on respecte.

C’est Segal Huredia qui a mixé l’album. Une star chez Silmarils !
D.S. : Oui. Il a quand même mixé tous les albums de Dr. Dre et Eminem. Il a travaillé avec Green Day aussi.

Une personne facile à contacter ?
D.S. : J’avais déjà travaillé avec lui sur d’autres projets. Quand je lui ai envoyé les maquettes, il a adoré. Pour le mastering pareil. J’avais déjà travaillé avec Steven Marcussen sur « Vegas 76 » de Silmarils. On n’a rien laissé au hasard en termes de son.

Les paroles sont aussi une vraie signature pour Silmarils ! Dès le premier titre, on entend cette phrase : « C’est les rebelles contre l’empire ». Tolkien encore et toujours ?
D.S. : Oui, je nous ai toujours un peu défini comme ça. Des outsiders, des francs-tireurs contre l’empire. Au départ, on fait une musique de niche, même si des titres comme « Il va y avoir du sport » ou « Cours vite » sont entrés dans le domaine public aujourd’hui. A la base, on s’est toujours vu comme un groupe d’Outcast comme on dit en anglais. Comme un groupe de punk. Maintenant qu’on est indépendant, tout est cohérent. On continue à avoir notre liberté de parole. On est vraiment les rebelles contre l’Empire.

Avec des paroles toujours aussi engagées ?
D.S. : Oui, c’est venu un peu comme ça. L’idée n’était pas de refaire un disque de Silmarils 20 ans après. J’ai voulu revenir à l’ADN du groupe, tant en termes de musique que de textes. Plutôt que de ruminer seul dans mon coin, ce qui peut rendre fou, j’écris des chansons. Silmarils est le véhicule parfait pour transmettre ce genre d’émotions. Mes premiers textes ont été écrit en 2022. Et c’est vrai que, lorsqu’on voit ce qui se passe aujourd’hui, on peut se dire que je l’avais vu venir ! C’est pourquoi le disque s’appelle « Apocalypto » : on y est !

Autre « ami » : Robert Combas pour la pochette ?
D.S. : Quand je lui ai donné le titre du disque, ça l’a inspiré tout de suite. Bon, au départ, in ne voulait pas le faire puisqu’il ne fait pas de commande. Il est musicien lui-même et il ne le fait pas pour son propre groupe. C’est d’ailleurs un grand collectionneur de vinyles ! J’ai vu une partie de sa collection, c’est très impressionnant… Bref, il m’a dit de choisir parmi toutes ces œuvres pour la pochette. Mais je suis comme un enfant, j’en veux toujours un peu plus. Même si je ne le connaissais pas, je lui dis : « mon rêve serait que tu créés une œuvre à partir des chansons. ». Je lui envoie les maquettes, les textes et le nom de l’album. Quinze jours après, il m’a envoyé la pochette ! C’est un cadeau hors du commun. C’est l’extension du disque. Il s’est senti en phase avec ce que j’écrivais, avec la musique.

Le succès de « Vas y avoir du sport » a changé quelque chose dans le groupe ?
D.S. : Il faut se remettre dans le contexte. On sortait de deux albums très radicaux et on avait envie de casser le moule. Notre objectif : sortir un album concept sans guitares saturées. C’est sur ce disque que figure « Vas y avoir du sport ». Un titre enregistré rapidement en studio qu’on adore toujours. Mais le titre nous a échappé. Ce qui a changé avec ce succès ? Les gens qui nous suivaient sur les deux premiers albums, des albums très durs, métal, ne s’y sont pas retrouvés. Ce que je peux comprendre aujourd’hui. Sur le coup, non. Le groupe a toujours mixés les influences hip hop, rock… On a fait « Vegas 76 » avec le producteur des Beastie Boys et certains membres du groupe jouent dessus. Bref, dans notre tête, c’était un cheminement évident. Après le temps à fait son œuvre. Aujourd’hui, les gens ont une vision globale. Mais oui, « Vas y avoir du sport » nous a fait passer dans le mainstream. La chanson est presque plus connue que nous. Elle est passé dans le domaine public. Sur le coup, on a perdu des gens en route.

Mais vous en avez récupéré un grand nombre !
D.S. : Oui, mais c’est pas pareil. Ce ne sont pas forcément des gens qui vont en concert.

« Apocalypto » se situe sur quelle ligne ?
D.S. : C’est le changement dans la continuité pour parler comme le parti socialiste. Il y a l’ADN du groupe, il y a de la guitare et des batteries qui fonctionnent comme celles de Dr Dre. Et on les a ! ça sonne « actuel » et les gens qui ont aimé les deux premiers albums s’y retrouveront. On le voit avec les nouveaux singles. On a retrouvé notre public.

Le line up de Silmarils a bougé avec cette reformation ?
D.S. : Non ça n’a pas bougé. Depuis le lycée ça n’a pas bougé !

Les sensations sont les mêmes ?
D.S. : On se retrouve moins souvent. On n’est plus tous à Paris. Mais on le fait au moment des répétitions. Avant, on allait au studio, comme on va au bureau : tous les matins. Aujourd’hui c’est différent. Moi, ma vie c’est la musique et Silmarils. Parfois, j’ai du mal à comprendre que d’autres puissent avoir d’autres préoccupations. Mais j’arrive à l’accepter.

Lors du concert de la reformation au Bataclan, il y avait Guillaume Canet ! Un fan ?
D.S. : Oui, c’est un vrai fan de la première heure. On ne se connaissait pas. Quand il a vu sur les réseaux qu’on se reformait, il m’a envoyé un message en disant : « Vous êtes le groupe de mon adolescence, le groupe que j’ai le plus kiffé. » Delà est née une correspondance. Au moment de faire le Bataclan, je lui ai dit de se préparer et que s’il était chaud on ferait « Cours vite » ensemble sur scène. Il s’en est vraiment bien sorti. Il est venu aux répétitions, il a bossé dur des heures et des heures. Il avait une certaine pression. On a un public exigent, il le sait. Le but n’était pas de simplement se montrer. Il est arrivé avec le flow parfait. C’était dément. Depuis, il suit toujours le groupe. La vidéo est sur Youtube.

Vous avez parlé de musiques de film à venir ?
D.S. : Non, pas pour l’instant. Il m’a dit que sur ses premiers films, il voulait toujours placer « Cours vite ». Mais c’était compliqué de trouver la bonne scène pour ça marche. Pour la suite on verra. Avec Guillaume, je suis sur une vraie relation d’amitié. Et s’il a envie de le faire, il me le demandera.

Hervé Devallan
Silmarils « Apocalypto » (Run Fast Records)

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