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« Décibels gueules » de Luc Quelin
Luc Quelin, c’est un style, une technique et une passion. Et des rencontres par centaines à une époque où la musique était un mode vie.
Nous sommes dans les années 80 à Paris et le DIY a pris le pas sur une triplette d’années punk sans avenir. Mais donnant vie à un héritage que Luc Quelin a immortalisé dans son atelier de l’avenue Beaumarchais près de Bastille. Le breton, ex assistant de Hans Feurer, trouve matière à son imagination et voit défiler dans son studio tout ce qui compte de l’underground parisien et français. Si les Rita Mitsouko ont marqué de leur empreinte notre mémoire collective, la majorité des groupes passés sous les objectifs de Quelin ont trouvé le même sort que ses négatifs : les oubliettes de l’art consommé. Les thuriféraires retrouveront avec nostalgie les portraits serrés en noir et blanc de Parabellum, des Roadrunners, Gogol 1er, Négresses Vertes, Rats, Double Nelson, Bad Losers, Locataires, Cadavres, Tétines Noires, Thugs, Cri de la Mouche, Little Rabbits, Wampas et on en passe.
Ce – beau – livre va pourtant un peu plus loin que le simple rafraîchissement nostalgique. Il fait à la fois œuvre de mémoire d’un temps que tout le monde aimerait retrouver, quand la musique n’était pas subventionnée ni déclinée sur slides powerpoint. En grande forme en quelque sorte. Un acte militant qui rejaillit ici au travers des clichés de Luc Quelin et des textes de Géant Vert. On se plait à penser que l’histoire rendra justice à cette époque aussi riche et créative que trash au pays des paradis artificiels.
Hervé Devallan
« Décibels gueules » de Luc Quelin. Textes de Géant Vert en coédition avec les Archives de la Zone Mondiale, Les Arts Dessinés et Rock Critic – 176 pages – 40€
