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« Histoires analogues » de Michel-Oliver Gasse
Il existe mille et une façons de picorer dans le quotidien de sa vie. Michel-Oliver Gasse a choisi le mode aléatoire. Et surtout – surtout – un prétexte sans honte ni limite pour parler de ses disques.
Et comme tout québécois qui se respecte, avec un humour et une authenticité rafraichissante. Qui plus est, avec une vraie expertise, lui le musicien – il est bassiste – l’auteur, mais aussi disquaire à un moment de sa vie. A partir de chapitres courts (3 pages max), il évoque l’instant comme un arrêt sur image. Si chaque page débute par le nom d’un artiste et d’un album, n’allez pas chercher l’anecdote ou le fait historique pour spécialistes. Non. L’auteur évoque une heure, une soirée, un week-end de sa vie qu’un accord vient réveiller. Du déménagement de sa blonde (on parle québécois dans l’ouvrage) aux soirées blind tests entre postes, d’un concert décevant à une journée bricolage chez un copain, le natif de Sainte-Anne-des-Monts vise juste et arrive à tirer des histoires d’une vie presque ordinaire. Celles qui se traduisent par des émotions universelles. En y réfléchissant bien, on se sentirait capable d’en faire autant. Gageure.
Il montre aussi que sa collection de disques est éclectique et de bon goût. Chasseur de vinyles au Canada et en Europe au détour de ses tournées, Michel-Olivier Gasse ne place jamais sa collection au centre de son récit. Au contraire. Elle plane comme un prétexte, presque un accident. Une anecdote chasse l’autre et on se retrouve à l’envier. Un livre captivant qu’on dévore en pente douce tout en écoutant quelques pièces de sa propre collection.
Hervé Devallan
« Histoires analogues » de Michel-Oliver Gasse aux éditions Station T, 180 pages, 12.99€