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Le livre que je ne voulais pas écrire d’Erwan Larher
Le mystère doit planer jusqu’à l’ouverture de la première page. La lecture du premier mot. Surtout ne pas céder à la tentation de déflorer le sujet.
Car la violence du choc doit se prendre sans air bag. En pleine figure. Tu craques ou tu tiens le choc. Allez, bien sûr, comme une bonne biographie américaine, on découvre d’entrée les goûts musicaux de l’auteur. Ses années collège, puis lycée. La découverte du punk en province, tout un apprentissage ! Et puis le choc.
Pourtant, le « roman » d’Erwan Larher va aller trifouiller au plus profond de nos âmes, cette froide lucidité, tendre morale et plaie béante de notre inconscient pas si collectif que ça. Mais est-ce bien un roman ? S’il est présenté comme tel, il est construit de façon originale au prisme des points de vue, des angles dirait-on en bon journaliste. Celui du personnage principal ponctué par l’angoisse – ou pas – de tous ses nombreux amis et de sa famille.
Pourquoi lire ce septième ouvrage de cet ancien marketeux du petit monde de la musique ? Une seule raison : le titre du livre tout simplement. Un titre qui obsède et qui intrigue. Et après avoir dévoré le bouquin ? Pour son écrire gourmande et intelligente, pour cette paire de Santiag, pour le rythme de ses mots et de ses maux, mais aussi et surtout, parce qu’on y était tous. Question d’humanité.
Hervé Devallan
« Le livre que je ne voulais pas écrire » d’Erwan Larher aux éditions Quidam, 260 pages, 20 €