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Le titre du jour : Belmondo d’Arnold Turboust

Un titre, un jour #8
Mercredi 11 janvier 2023 : « Belmondo » d’Arnold Turboust.

Figure incontournable de la pop française, Arnold Turboust reste le chanteur de l’indémodable single Adélaïde (1986), interprété en duo avec l’actrice Zabou, et le compositeur de quelques-uns des plus grands tubes d’Étienne Daho (Tombé pour la France, Épaule Tattoo, Les Bords de Seine, Rendez-vous au jardin des plaisirs). Avec cinq albums parus depuis 1988, il a traversé les trois dernières décennies à son rythme.

Adolescent, le natif du Calvados baigne dans le rock underground et se retrouve, à vingt ans, au générique du séminal album de Marquis de Sade, Dantzig Twist (1979). Depuis Rennes, il débarque à Nantes pour jouer avec Private Jokes, “le plus rennais des groupes nantais”. Avant de revenir dans la capitale bretonne pour rejoindre Octobre, formé par Frank Darcel en 1981 après le split retentissant de Marquis de Sade. De fil en aiguille, Arnold Turboust rencontre Étienne Daho et ces deux-là font rapidement la paire, entre chansons pop modernes et virées nocturnes. Dès La Notte, La Notte… (1984), la patte d’Arnold Turboust se fait entendre à travers des titres emblématiques comme Signé Kiko, Poppy Gene Tierney et Saint-Lunaire dimanche matin. La suite de leur association est encore plus glorieuse, avec le hit absolu Tombé pour la France (1985) et le chef-d’œuvre Pop Satori (1986), dont Arnold compose le tube Épaule tattoo et quatre autres morceaux, qui vont influencer durablement un nombre incalculable d’artistes francophones.

En 1986, Arnold Turboust publie chez Phonogram son tout premier single, Adelaïde, interprété en duo avec l’actrice Zabou. Tube immédiat et radiophonique, cette chanson écrite avec Benjamin Minimum fait son entrée au Top 50 pendant l’été 1986. Après un second 45 tours, Les Envahisseurs (1987), écrit avec le parolier Jacques Duvall (Lio, Alain Chamfort, Marie-France), il se lance dans la confection de son album, avec la complicité de Rico Conning (Torch Song), l’un des musiciens et producteurs de l’ombre de Pop Satori. Sous couvert d’une pochette siglée Jean-Baptiste Mondino, Let’s Go A Goa (1988) propose onze plages inspirées et entêtantes, dont sont extraits les singles Margarita et Francine’ Song (paroles signées Étienne Daho). Compositeur et réalisateur altruiste, Arnold multiplie, parallèlement à sa carrière, les collaborations fructueuses avec Tess, Lina, Brigitte Fontaine, Clémentine, Sylvie Vartan ou encore Jacno.

En 1994, sort chez Barclay son deuxième album, Mes Amis & moi, coproduit par Bertrand Burgalat et couronné d’un succès critique et public. “Il y a chez Arnold Turboust quelque chose de la fluidité de Trenet, du détachement de Gainsbourg, une sorte d’indulgence tendre pour autrui, exigeante pour lui-même ; un humour sans cynisme et une diversité musicale des plus plaisants”, écrit joliment Françoise Sagan à son propos. Deux ans plus tard, à Londres, il retrouve Étienne Daho pour l’immense Eden (1996), arrangé et réalisé à quatre mains. Arnold Turboust enchaîne ensuite sur un travail de commande, pour le cinéma (la bande originale du film d’animation Bécassine et le trésor viking, 2001) et la télévision (des génériques et autres habillages sonores).

Il faut patienter jusqu’en 2007 pour entendre à nouveau le chanteur Arnold Turboust, qui publie sur le label de David Séchan (Encore Merci), un troisième album au titre paradoxal : Toute sortie est définitive. Dans une veine à la fois plus acoustique et cuivrée, ce disque marque déjà les retrouvailles avec Rico Conning, véritable fil rouge de sa discographie, et voit Arnold signer la quasi-intégralité des textes. C’est aussi un album marqué par le deuil d’un “ami envolé”, le musicien Jack Bally qui l’accompagnait depuis Let’s Go A Goa.

En 2010, Arnold Turboust offre un quatrième chapitre discographique avec Démodé, édité par le label de Marc Toesca (Monte-Carlo Records) et mixé par Stéphane “Alf” Briat (Air, Phoenix, Arnaud Fleurent-Didier). Entièrement écrit, composé et produit par Turboust lui-même, cet album en clair-obscur oscille entre morceaux synthétiques et ballades pianistiques. Sur Mon bel oiseau, il duettise avec la brillante Barbara Carlotti. Le 1er juillet 2014, à la Cité de la musique, Étienne Daho invite sur scène Arnold Turboust pour réinterpréter leur Pop Satori.

Désormais hébergé sur un label belge historique, Hebra Records, Arnold Turboust prolonge son entente artistique avec Rico Conning, témoignant d’une amitié indéfectible, pour écrire et composer un cinquième album éponyme, Arnold Turboust (2016). Porté par l’un des meilleurs singles de sa carrière, Souffler n’est pas jouer, ce disque en noir et blanc est la parfaite quintessence du style de son auteur, compositeur, interprète et producteur : mélodique, raffiné, ourlé, distancié, bref inimitable. Le 19 mars 2018, à la Sacem, Arnold Turboust reçoit le grand prix de l’UNAC (Union Nationale des Auteurs et Compositeurs) de l’autoproduction.

Profitant des deux années en pointillé liés à la pandémie, Arnold Turboust se confine dans son home-studio francilien pour écrire et composer un nouvel album, Sur la photo, qu’il enregistre en partie à Melodium (le studio de l’ex-Oui Oui Nicolas Dufournet) et à distance avec Rico Conning, son complice de toujours. “Sur la photo c’est moi/À cheval à Rocroi/À Redondo/Beach boy/Il n’y a pas photo”, comme il chante sur le titre éponyme de son sixième lp. Entre mélodies imparables (Honni soit qui mal y pense, Évidemment) et ballades synthétiques (le single Rue de la Croix-Nivert, La Vérité augmentée, en duo avec Tess, Belmondo), Arnold Turboust fait mouche, avec l’humilité rare qui caractérise la discographie éparse de ce pionnier de la pop française.

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