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CharlElie Couture : « Manipuler un vinyle, c’est accepter le « poids » de la musique »

Charlelie-Couture

Si on fait le compte, CharlElie a sorti son dix neuvième album studio l’année dernière.  « ImMortel » n’est pourtant qu’une facette de l’artiste. Peintre, photographe, écrivain… le lorrain installé à Manhattan depuis 2009 expose autant qu’il joue.  Rencontre avec celui qui impose les détails comme autant d’évidences universelles et reste l’auteur en 1981 d’un des plus grands albums rock de tous les temps : « Poème rock ».

Tout d’abord, comment et ou l’artiste CharleElie Couture a vécu les attentats du 11 janvier depuis les Etats Unis ?
Nous sommes allés faire « Charlie » sur Union Square le soir même. On était 1200 serrés les uns contre les autres. Il faisait très froid. Moins quinze et du vent. Je crois que la température extérieure était celle de nos cœurs engourdis par ce qu’on venait d’apprendre. Alors les gens de tous acabits sont venus se rassurer, ensemble, comme pour se persuader qu’ils n’étaient pas seuls à ressentir ce grand malaise.


Quelque 19 albums plus tard, qu’est-ce qui a changé dans le petit monde de la musique entre 1978 « 12 chansons dans la sciure » et 2014 « InMortel » ?
Quand j’ai enregistré mon premier disque, tout était difficile. Mais celui qui surmontait ces épreuves devenait un héros, un héraut, un personnage fantastique, un intrépide, un indépendant que rien ne pouvait arrêter. Le rocker bravait l’establishment, il bravait les harmonies de la musique classique et des conservatoires, il bravait son propre corps auquel il faisait assimiler toutes sortes de substances, etc. Il se voulait indépendant et libre. Mais tout cela était « vrai » parce que les gens allaient vers la musique pour apprendre à se mieux connaître eux-mêmes.
Aujourd’hui pour beaucoup, la musique est devenue  un produit de consommation hyper accessible. Elle a souvent perdu aux yeux du grand public, sa valeur de rareté créative, exceptionnelle. La musique se veut utile, efficace. Elle doit pouvoir être rapidement transmise d’un ordinateur à un autre pour créer le buz, faute de quoi elle disparaît dans la masse des productions. Et les chanteurs sont devenus des « pipoles » aux carrières éphémères car on n’a plus le temps pour l’Histoire, mais on préfère les anecdotes.

Si au moment de cette interview, on vous demandait de vider vos poches « comme un agent secret », on y trouverait quoi ?
Des médiators, parce que je reviens de répet, 2,6 $ en pièces de monnaie américaines, un élastique, une carte de visite d’un vidéaste qui veut filmer mon expo à Nancy, une paire de lunettes de soleil achetée à Palm Springs, un chewing gum à la menthe dans son papier, un trousseau de clés avec un canif attaché à un anneau et une clé USB, un rouleau de scotch, un cure-dent orange, un mètre à ruban, un stylo noir, mon portefeuille…


Vous l’avez vraiment ce « vieux fauteuil en cuir, enfoncé, défoncé » ?
Oui. Il m’a été offert par l’une de mes équipes à la fin d’une tournée. Je m’y assois rarement car on s’y enfonce si profondément qu’on ne peut pas plus s’en extraire.


Quand vous étiez « plus jeune (vous) redoutiez les dimanches après midi ». Et maintenant que faîtes vous ?
Tennis tôt le matin quand c’est possible, brunch à 11 heures, aller voir une expo ou regarder un match à la télé, (ça dépend de la météo), fin d’après midi tarot entre amis, le soir un film. Ou bien aller à l’atelier !


Comment partagez vous votre temps entre la musique et la peinture ?
Je ne partage pas mon temps. Je fais ce que j’ai à faire ! Si je suis inspiré c’est cela qui devient ma priorité. Coûte que coûte. Cela peut durer quelques minutes, quelques heures, des semaines voir des années. D’un point de vue pratique, je fais de la musique plutôt le matin avant d’aller à la galerie !

Concernant l’art « plastique », comment jugez vous le grand retour du vinyle ?
Je crois que c’est une drôle de nostalgie. Disons que l’acte de mettre un disque sur une platine tournante, est peut-être plus choisi, plus volontaire que celui d’un CD qui se faisait avalé, mais certainement plus concret que les fichiers Mp3 qui n’ont aucune « apparence ». Manipuler un disque, c’est accepter le « poids » de la musique. Il y avait une certaine « noblesse » à manipuler cet objet, puis c’était assez ludique, viser et poser le « diamant » sur le début du sillon… C’est la raison pour laquelle j’ai conçu le packaging du CD24.

charlelie-couture La RochelleQuelle place donnez-vous au web dans vos champs créatifs ?
J’écris beaucoup, c’est peut-être ce que je fais le plus ? Mon premier site a été en ligne sur le Web en 1996. À la fin des années 90, mon proto blog s’appelait le « DaybyDay », ensuite c’est devenu un « roman live on line ».  Aujourd’hui mes papiers d’humeur s’affichent sur ma page FaceBook. En général un par semaine. Et mes œuvres peintes/ photos sont sur http://www.charlelie.nyc/.

Si je vous dis que le print est l’avenir du web, vous êtes d’accord ?
Il est certain qu’un message s’imprime bcp plus dans la mémoire quand on l’a eu dans les mains. Mais il y a déjà un tel gâchis de papier… Tout dépend du message à transmettre. 

peinture charlelie coutureProchaines expos ? Prochains concerts ?
J’expose prochainement en Allemagne, à Karlsruhe. Aux Etats Unis, j’ai également des projets en route à New York, Philadelphie, Santa Fé, San Francisco, Chicago…
Pour la musique avant l’été, il y aura 40 concerts du « Tour ImMortel », dont l’Olympia à Paris le 28 Mai.

Propos recueillis par Hervé Devallan

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Exposition en cours
« CharlÉlie NCY-NYC » jusqu’au 1er mars 2015 à la galerie Poirel à Nancy, les mardi-mercredi et jeudi (13h à 18h), vendredi (13h à 22h30, samedi et dimanche (14h à 18h). Tarifs 4 € (tarif plein) et 2 € (tarif réduit)

Site officiel de CharlElie Couture



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