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Erevan Tusk : « M6 refuse de diffuser le clip »

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Erevan Tusk prépare son premier album. Entre deux séances studio, Pacôme (guitare, claviers, chant), Alex (batterie, chœurs) et Nicolas (basse, chœurs) sont venus en voisin répondre à quelques questions. Manquaient donc Jim (chant, guitare) et Pierre (guitare et chœurs) partis répondre à nos confrères de So Foot. Oui, cet excellent quintet pop parisien a aussi bon goût en matière de presse. Et de salle de concert puisqu’ils seront le 14 mai au Pan Piper dans le 11ème à Paris. Interview.

Après la sortie de l’EP, vous êtes actuellement en studio pour enregistrer votre second album. Tout se passe bien ?
L’album est écrit depuis un moment déjà. Dès la sortie du premier opus en 2012, on a commencé à travailler sur de nouveaux morceaux. On a désormais une quarantaine de titres qu’on a sélectionnés et qu’on rebosse. Tout se passe tellement bien, qu’on en compose d’autres !

La sélection va être difficile !
C’est pas plus mal d’avoir une réserve de titres. Ça permet de ne pas partir dans toutes les directions.

front coverA l’écoute de l’EP, on note une évolution vers la pop, un univers beaucoup moins folk. Un virage naturel ?
C’est ce qu’on dit en effet. Mais de notre côté, on ne trouvait pas le premier album si folk que ça. Il y avait deux balades où la guitare acoustique était assez présente, mais qui n’ont pas suffit à nous apparenter au mouvement folk. De toute façon, sur scène, on est très rock. Et sur le dernier EP, on peut dire qu’on utilise davantage de synthés et donc qu’on est peut-être un peu plus « moderne ».

L’arrivée de Pierre juste après l’album en 2012 à la place de Julien a-t-elle changée quelque chose dans Erevan Tusk ?
Oui, ça a changé pas mal de chose. Les deux apportaient beaucoup, mais Pierre est arrivé avec cette texture aérienne et son regard avisé sur la prod des morceaux.

Votre EP comprend en plus des quatre titres originaux, trois remixes de « Growing », respectivement par Saint Michel, Le Vasco et NightWorks (5ème membre de Metronomy). Pourquoi cette volonté de remixe ?
Sur la version digitale, il y a même 4 remixes ! Notre éditeur est assez fan de musique électronique. Lui-même mixe beaucoup. Notre envie de nous ouvrir à cette scène et le fait de n’avoir jamais eu de morceaux remixés nous ont poussé à tenter l’expérience. Ensuite, quand tes potes s’appellent Saint Michel (Pierre jouait avant avec eux) ou Le Vasco, il est facile de leur demander ce qu’ils imagineraient avec nos titres. On leur avait demandé des choses très différentes : très expérimental pour Le Vasco, carrément électro pour Saint Michel avec des côtés ronds et hip hop, et en mode dub pour NightWorks. Et au final, on est super content du résultat !

Pour un jeune groupe pop parisien, qu’est ce que représente la French Touch ? Vous en tirez un quelconque bénéfice en France ou à l’étranger ?
C’est surtout de l’Histoire. Une histoire qu’il faut aujourd’hui digérer. C’est la définition d’une musique populaire qui s’exporte. On préfère la notion de French Pop, car c’est dur de nous rapprocher d’un courant dans la mesure où on n’a jamais eu le sentiment d’appartenir à une scène. On a tous des groupes en parallèle, des amis musiciens, mais on ne fait jamais la première partie régulière de groupes ou l’inverse. Ce qui n’empêche pas d’avoir des copains comme Garciaphone et Syd Matters. Et de faire quelques scènes avec Baden Baden et Phoenix.

En ce cas, quelles sont vos influences ?
La pop Anglo-saxone des années 60 comme les Beach Boys et les Beatles et puis des formations beaucoup plus contemporaines comme Grizzly Bear. On était vraiment hyper fans il y a encore deux ans !

Aucune influence suédoise ? Jim est franco suédois, non ?
Exact… Il n’est pas contre un petit Abba de temps en temps ! (rire). Non, pas d’influence, même si sa mère est suédoise et donc son anglais est meilleur que le notre. Et s’il parle évidemment suédois, il s’exprime aussi couramment en allemand, danois, italien, etc. C’est une véritable ouverture pour le groupe.

Jouer au-delà des frontières françaises est donc un objectif naturel ?
Bien sûr. On chante en anglais de toute façon. On y pense, on en parle entre nous. On y travaille même si ce n’est pas encore une réalité. En revanche ça n’influence en rien l’écriture de nos morceaux. C’est davantage au moment de la promotion que ça se joue. Pour l’instant, on a fait une date en Allemagne et une autre en Espagne. C’est assez anecdotique ! Tant que le disque ne sera  pas distribué à l’étranger, ce sera compliqué d’y donner des concerts en dehors de dates subventionnées.

Vous avez une date de sortie pour le second album ?
On ne sait pas encore. On aimerait l’enregistrer et le sortir le plus vite possible. Pour l’instant on est en auto production. L’objectif c’est de trouver un label

Comment se passe la vie en province pour un groupe parisien ?
On joue une ou deux fois à Paris et le reste du temps c’est en province. Donc ça se passe vraiment bien ! Le public est différent à chaque fois. De toute façon, il n’y a pas un public représentatif de la province. Entre Lille et Toulouse, ça n’a rien à voir. Il y a une culture musicale encrée dans chaque région. A ça il faut ajouter l’ambiance particulière de chaque salle.

Erevan Tusk vit de sa musique en 2015 ?
Depuis 2 ans, oui. On a tous différents groupes à côté. On connaît très peu de musiciens qui vivent sur un seul projet. Ça existe bien sûr, comme Théodore, Paul & Gabriel que j’accompagne par ailleurs (Pâcome Genty). Nico et Alex jouent dans un groupe qui s’appelle Automne, etc. Nous avons la volonté d’être confronté à d’autres univers et de progresser. Jouer dans plusieurs groupes est autant un choix qu’une obligation financière en fin de compte.


Parlez-moi du magnifique clip « Growing », cet homme obèse dévoré par des zombis ! Comment vous est venue l’idée ?
C’est une aventure que nous partageons avec notre éditeur. Il est ami avec Benjamin Marchal, plus connu sous le pseudo de Judas dans le petit monde de la réalisation. Ensemble, nous avons réfléchi à la façon de construire une image un peu différente de celle d’un groupe. On est parti du côté bucolique de notre musique. De là est né le pique-nique d’une famille américaine. A l’opposé, on a pris le côté cru de nos textes et certains passages un peu rock, notamment en live.  On voulait aussi changer de direction par rapport à notre précédent clip.
La vidéo a été tournée en 4 jours en Vendée avec des acteurs bénévoles. En revanche le reste de l’équipe se sont des pros, du maquillage aux effets spéciaux. Il n’y a pas de post prod, tout est réel. C’est Atelier 61, basé à Montreuil qui s’en est chargé. Ils bossent pour les Etats Unis, ils sont vraiment très forts.  Au final, le clip a un côté David Lynch dans le symbolisme.

erevan-tusk-growingLe clip passe en télé ?
A cause des corps, M6 refuse de le diffuser. Déjà, il y a une cigarette. La censure est assez folle ! Car le corps du personnage principal a avant tout un effet comique, décalé. Ceci dit, on s’y attendait. Nous on a atteint notre objectif : proposer un film de qualité et impactant en opposition avec la musique. Il y a aussi ce travail autour des notions de rêve et de cauchemar. On va s’attacher à travailler sur cette dualité sur le prochain album.

Et comment voyez vous Erevan Tusk d’ici quelques années ?
Jouer en Europe, aux Etats unis, au Canada… Et trouver notre public bien sûr. En France, comme nous chantons en anglais, c’est loin d’être évident. Tous les groupes qu’on aime comme The National, ou Walkmen n’ont trouvé leur public qu’au bout du quatrième album ! Il faut savoir être patient.

Propos recueillis par Hervé Devallan

Prochain concert : le 14 mai au Pan Piper (Paris)

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