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Automatic city « Triple Ripple »
La musique des lyonnais d’Automatic City est unique. Puisée dans le fin fond de la mémoire américaine, elle reste énigmatique tout en offrant un lifting original au rock et à ses succédanés.
C’est le troisième album d’Automatic City. Pour nous, c’est une première. Et on se dit qu’on a loupé quelque chose. Dans un style rock trituré à la sauce orientale, on se plait à penser à Robert Plant. La voix d’Eric Duperray tout d’abord et les instruments bigarrés de toute l’équipe. On entend ici sitar, flûte, mélodica, percussions, bellzouki, theremin, marimba, coral, stylophone, bongos, pandero et berimbau. Et bien sûr guitares, basse et batterie. Mais c’est bien sûr ces sons venus du chaud qui insufflent une vraie différence à l’album « Triple Ripple ». Et un vrai plaisir que ce soit sur les six compositions du groupe ou les six reprises. Leur passage par la moulinette Automatic City donne une vraie tenue au disque, un peu moins blues que le précédent. Et pourtant, on apprécie et on redécouvre deux morceaux de R.L. Burnside, le titre « Shrinking up fact » de Camille Howard, chanteuse et pianiste de rhythm & blues américaine dans les années 40 et 50, deux chansons qui ont été interprétées par Elvis Presley, Tiger Man et Animal Instinct, et une version surprenante du Good Morning Little Schoolgirl de S.B. Williamson. Ce disque est autant blues que rock, soul que rockabilly, voire world vaudou. On a une étrange impression de jamais vu, et de quelques fois entendu. Mais hormis Robert Plant, on ne serait dire ou et quand. Il faut dire que l’utilisation des machines emporte cette dose d’inconnu et d’incroyable. On est heureux de partager cette découverte. A vous de faire tourner l’album comme un derviche enfin devenu fou.
Hervé Devallan
Automatic city « Triple Ripple » (WITA) – 4/5