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Baptiste Dupré « L’évadé »
Violon et accordéon donnent à « l’Evadé » de Baptiste Dupré des airs de nostalgie qui ne se conjuguent jamais au passé
[CHANSON]
Tout démarre comme une belle chanson aux arpèges acoustiques. Mais les chœurs du refrain laissent entendre une autre musique. Du moins, une aventure beaucoup plus large et prometteuse que de simples ritournelles pour feux de camp adolescents. Le second titre confirme cette impression. Le groupe entre en scène et la folk de Baptiste Dupré révèle des accents presque celtes avec un violon virevoltant et incisif. Au final, c’est en trouvant un équilibre entre country, folk et chanson que le petit univers du chanteur guitariste s’épanouit et nous charme. Car, il y construit un monde original et presque progressif. En revanche dans ses excès franco français, on part sur les routes des Frères Jacques et de George Brassens. Une rémanence autant qu’une vraie résilience qui trouve ses racines dans la terre sablonneuse de l’Essonne (Villiers-sur-Orge exactement) où autrefois on cultivait les meilleures asperges d’Ile-de-France. Le ton y est alors manouche et jazzy. Son look à la Senseverino pourrait aussi l’accueillir dans les bas fonds de Montreuil. L’album « L’évadé » c’est tout cela à la fois. On s’y perd en influence autant qu’on y gagne en touches discrètes et frissonnantes. Un album qui rappelle que le bon vieux temps, peut se décliner au présent. La preuve avec le très rock « Nouméa » !
Hervé Devallan
Baptiste Dupré « L’évadé » – (Auto production) – 3/5