Benoît Bourgeois « Invisible »

Vous entendrez parler de Benoît Bourgeois. Même si pour l’instant, ses chansons pop restent encore trop discrètes.

On ne va tourner autour du pot : la voix et l’univers chanson pop de Benoît Bourgeois ressemblent à s’y méprendre à ceux d’Alain Chamfort. C’est à la fois dommage et gage de qualité. Dommage car, on souhaite à notre jeune artiste de trouver son propre chemin, même si côté sensibilité, il semble être le parangon de l’artiste. Son univers s’impose immédiatement. Là, on touche au côté flamboyant de ce disque, d’une superbe qualité artistique. Dommage – là encore – qu’il n’arrive pas à se détacher d’une certaine tradition pop française. On en vient à regretter les temps où un chanteur sortait son premier album (ou 45t) et que celui-ci naviguait entre nul et médiocre. On pense à Bashung, Christophe, Higelin…  Non, aujourd’hui, Benoît Bourgeois et tous les autres sortent d’entrée des premiers albums (le second pour lui) irréprochables. Le revers de la médaille, c’est que tous ces disques se ressemblent plus ou moins. En revanche, ce « Invisible », laisse apparaître une personnalité, un engagement. La volonté de cet ancien sportif de haut niveau ? On lui souhaite de trouver sa voix, car on reste admiratif devant sa pop mélancolique et ses mélodies poétiques.

Hervé Devallan
Benoît Bourgeois « Invisible » (Fichbowl Records) – 3/5