Casablanca Drivers « Menu best of »

L’autonomie donne des ailes. L’autonomie musicale pour ces 3 Corses qui présentent ici « Menu Best of » où tous les suppléments pop et rock sont permis. 

[ROCK]
La Corse gagne à être connue. Ça on le savait. Mais ce qu’on soupçonnait moins, c’est que désormais le pays est capable de délivrer bien mieux que de simples ersatz rock. On a désormais affaire à l’original que Casablanca Drivers revisite avec l’affront de leur jeunesse  Leur troisième opus l’atteste. En cinq morceaux rafraîchissants dynamités par la production de Martin Luther BB. King (oui, celui des iconoclastes Naïve New Beaters), le disque réinvente un genre  – le rock – depuis longtemps redondant. Les mièvres productions de ces derniers temps en attestent. Ici, avec des accents pop vintage (mélodies spontanées des années 60 et claviers synthétiques des années 80), le trio s’amuse à ringardiser leurs petits copains qui s’échinent au fond des caves. Là, c’est pas le soleil californien (ils sont néanmoins de la côté Ouest de la Corse), mais une profonde aspiration au renouveau, un peu comme leurs aînés en politique. Mieux, ils y ajoutent une bonne dose d’humour (« Casa’s diner ») qui commence par le choix de leur patronyme directement inspiré du premier long-métrage de Maurice Barthélémy. Pourtant, c’est bien à Paris qu’ils immigrent dès 2012 pour convaincre la profession de leur talent. Avec « Menus Best of » et son supplément « Extra cheese », ils peuvent même imaginer aller plus loin. Une chose est sûre, le programme de leur tournée passe par l’Angleterre, les Etats Unis et le Mexique, dans un club, qui pour l’anecdote est tenu par un des membres du groupe Rey Pila, couvé par Julian Casablancas. Et en repassant le disque, il y a effectivement comme un air de famille…

Hervé Devallan
Casablanca Drivers « Menu best of » – (Sons of Beaches) – 4/5