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Cisco Herzhaft « Son of a watchmaker »
Avec Cisco Herzhaft, on entre dans la matrice du blues. Lui qui a joué avec les plus grands, donne aussi dans l’exceptionnel dès qu’il est en solo. C’est le cas ici.
On a beau être rock, on ne reste pas insensible à un bon retour aux sources de temps en temps. Avec Cisco Herzhaft, on ne peut remonter plus haut, voire plus profond. Il chante et joue le blues comme on l’imagine : guitare sèche et misère en bandoulière. Certes, une poignée de musiciens l’accompagnent (contrebasse, batterie, harmonica, piano… Et une touche de hip hop !), mais l’essence même vient de cette voix chargée d’histoires comme une lente complainte issue du Bayou. Et le monsieur sait de quoi il parle, puisque la bonne parole est de famille chez les Herzhaft : son frère n’est autre que Gérard Herzhaft, historien de la musique blues, auteur du » Que sais-je ? » sur le blues et de la « Grande Encyclopédie du Blues » ? Cisco est aussi tombé dedans quand il était petit, mais côté route et cabaret enfumés. Pourtant, ce n’est qu’en 2002 (le monsieur est né en 1947) qu’il sort son premier album solo après une myriade de duo et autres participations en France comme au Etats Unis. « Son of a watchmaker » est son quatrième rendez-vous solo. On y retrouve une vraie tradition du blues / bluesgrass et quelques incursions dans le monde moderne avec le beatboxeur MicFlow et le rappeur Rockin’Squat. Deux titres qui passent comme une évidence et donne à ce bluesman une place à part : celle du centre.
Hervé Devallan
Cisco Herzhaft « Son of a watchmaker » (Blues N’Trad) – 4/5