Daniel Jea « Se taire et écouter »

Daniel Jea a un CV long comme le bras (Ma Grande Sophie, Françoise Hardy, Manu Lanvin, Merzin…) et un vrai talent solo. La preuve avec « Se taire et écouter ».  

Pour une fois le titre ne ment pas : se taire et écouter. Avec le dernier Daniel Jea, c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour en apprécier totalement le jus. Pour autant, pas besoin de partir vers de hautes sphères ésotériques. Non. Ça reste du rock, mais, celui-ci amplifie les sens lorsque le l’esprit est disponible. L’effort n’est pas surhumain. Dès le premier titre « Lâche », on est happé et on la boucle rapidement. Au moins pour saisir les paroles volontairement parlées et mixées en dessous des riffs de musique. Et c’est tant mieux. Le morceau donne le ton de l’album. On dirait du Tonio K de la fin des années 70. Même dans les moments calmes (« Se taire et écouter »), on remarque alors que les silences ont aussi de l’importance. Le blues se fait vaudou et arrive à nous envoûter. Les trois derniers titres entremêlent les guitares et conservant ce tempo de fin de soirée. Daniel Jea montre toutes les facettes de son talent et ceux de ses deux musiciennes : France Cartigny (synthés, guitares) et Émilie Rambaud (batterie). Il sait aussi s’entourer.

Hervé Devallan
Daniel Jea « Se taire et écouter » (Siparka) – 4/5