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Devin « Devin »
Nul n’est Devin en son pays ? Philippe Devin est en mesure de prouver que la soul se joue aussi sur les bords de Seine. On flirte avec la grande classe !
Etrange, chez les français, ce besoin de faire du funk… Et parfois d’exceller. Entre chansons hyper léchées et funk blanc toujours prêt à onduler, l’EP éponyme ne trahit jamais la cause da la soul. Il réussit même à jouter une légère dose de chic parisien (french touch ?) à cette musique née dans les faubourgs noirs américains. Un oxymore qui a déjà perdu nombre de musiciens. Philippe Devin en sort grandi dès son premier album. Il faut dire qu’il traîne ses guêtres depuis un bail à l’ombre de Nina Attal ou encore Carmen Maria Vega. Si on double ce CV d’une expérience de réalisateur et de Directeur Artistique, on se doute que le jeune homme ne se lance pas sans munitions. Elles sont au nombre de cinq sur cet opus qui flirte, sans le plagier, avec l’univers d’Al Jarreau. Une belle référence entièrement méritée à l’écoute d’un disque qui maintient de bout en bout qualité des compositions et solidité des arrangements. Ce disque est aussi subtil et fragile que puissant et éblouissant. Avec John Milk, ils sont désormais deux à sortir cette année l’indispensable album au swing impeccable.
Hervé Devallan
Devin « Devin » – (Le Bruit Court) – 4/5