Dust Lovers « Fangs »

Certains changements de nom sont pures options marketings. Dust Lovers prouve le contraire et devient sauvage et inspiré.  

Au début était The Texas Chainsaw Dust Lovers. Et puis le temps a passé et The Texas Chainsaw s’en est allé, déposant sur le bas-côté le stoner des parisiens… Aujourd’hui et depuis 2018 Dust Lovers (plus simple à retenir) a resserré les rangs et tend son rock vers un garage psychédélique. Devenant davantage Eagles of Death Metal que Clutch. Par exemple. Deux points demeurent cependant : la qualité et l’originalité. On ne se refait pas. « Fangs » rappelle parfois les délires d’« Atomik Circus », le film iconoclaste des frères Poiraud et sa BO des Little Rabbits avec Vanessa Paradis en muse délirante. D’autres nantais d’ailleurs comme le sont d’origine les membres de Dust Lovers. C’est en fin de compte la vraie signature de la ville des Ducs de Bretagne : un mélange de  techniques insondables et de sons pointus au service de vraies créations rock’n’roll. On n’est pas forcément dans l’énergie pure. Le jus de crâne a droit de cité. Peut-être parce que la ville n’est plus rattachée administrativement à son pays. Ça doit créer des angoisses inconscientes qui forcent à se torturer. Et donner le meilleur sans en avoir l’air. Bref, ce disque de Dust Lovers respire un rock lourd, sombre, sauvage et inspirée. La Loire rencontre enfin l’Atlantique.

Hervé Devallan
Dust Lovers « Fangs » (Besta Records) – 3/5