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« Epiphanie » de Julie Tiger
Les histoires d’A finissent mal en général. Eden en sait quelque chose, elle qui tombe amoureuse d’Adam, le beau guitariste des Regit, groupe phare de la scène française.
Le premier roman de cette jeune trentenaire est a priori une fiction. Mais, on se prend au jeu de deviner qui est ce musicien et dans quelle formation hexagonale il exerce ses talents de charme et de choc. Les Insus ? Indochine ? Car la scène française est rarement le décor d’un roman. Et quand cette fiction est l’œuvre d’une femme, on désespère d’en trouver une autre en dehors de Virginie Despente. C’est chose faite. Mais ici, ni punks, ni overdoses, l’ambiance est aux plages privées de la Croisette, aux festivals d’été et à la copine Marie, en mal d’événementiel. En revanche, si le livre démarre de façon très académique, (l’auteur semble se chercher), on prend un plaisir croissant à suivre les affres amoureuses de l’héroïne et vers la fin à ne plus lâcher le livre jusqu’à être frustré par une fin… « A suivre ». Car l’histoire commençait à prendre une tournure thriller. Un fil rouge qui semble convenir à merveille au style de l’auteur. Un registre où l’émotion fleure bleue disparaît pour laisser place à une intrigue machiavélique. Julie Tiger ramasse alors son écriture, resserre le propos et s’installe comme une vraie romancière de polar.
Hervé Devallan
« Epiphanie » de Julie Tiger aux éditions Maïa, 210 pages, 18€