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Garciaphone « Dreameater »
Faut-il être seul pour apprécier la folk pop de Garciaphone ? « Dreameater » s’y emploie, mais la tentation du partage est la plus forte. Heureusement.
Garciaphone est un quatuor clermontois. Mieux vaut préciser tant le côté sibyllin du patronyme pourrait prétendre à d’autres aventures rocailleuses. En revanche, leur folk éthéré ne prédispose pas à s’abriter derrière une frontière. De fait, leurs vieilles montagnes leur vont bien. On imagine bien un refuge enneigé avec un bon feu de cheminée et « Dreameater » en bande original pour tout un week-end. Et d’un virage l’autre, on s’autorise à pousser le disque (ou le mp3) dès les premiers kilomètre de routes enlacées. Une bonne ambiance se concocte dès potron-minet. A tout point de vue, le troisième disque d’Olivier Perez, Matthieu Lopez, Zacharie Boissau et Clément Chevrier est une vraie réussite. Leur folk est aussi limpide et rafraîchissant qu’un torrent d’altitude. L’été on y plongerait volontiers, l’hiver, le mystère reste sous la glace avec juste ce qu’il faut de reflets bleus pour nous envoûter. Leurs quelques notes distillées servent d’appâts à nos âmes égarées. Garciaphone redonne un sens à la musique qu’on a souvent apprécié puis vite oublié pour d’autres maîtresses moins exigeantes. Ici, tout nous rappelle le charme, la beauté et la fragilité de Grandady et d’Elliot Smith. Le cœur du Massif Central peut désormais battre à l’unisson de quelques belles étoiles américaines.
Hervé Devallan
Garciaphone « Dream Eater » (Microcultures) – 4/5