Good Bad & Young « Atrium »

Le trio breton puise son originalité au fin fond de l’Irlande. Pas forcément vers les Chieftains, mais un rock dur et doux à la fois.

Ne vous arrêtez pas à la pochette toute droit échappée d’une fête d’Halloween qui aurait mal tournée. Le contenu est beaucoup plus intéressant. Formée en 2016 à Bruc-sur-Aff près de Rennes autour de la jeune chanteuse et guitariste Sadbh Tapie (elle a 14 ans à cette époque !), Good Bad & Young est un trio qui réunit son père Cyril Tapie à la basse et le batteur Joël Chollet. Avec un tel prénom (Sadbh), on s’interroge sur la face cachée de l’artiste. Rien de mystérieux en Bretagne : sa mère est irlandaise. A l’écoute on comprend immédiatement les influences maternelles, même si le folklore n’habite pas cet album de rock. Ce sont d’avantage les sonorités gaéliques qu’elle marie à l’anglais qui donnent une touche particulière à cet opus. Un grain de folie original qui balaie nos sales habitudes et notre confort culturel. Et c’est assez agréable. Entre blues et accélérations punk, le trio joue avant tout un excellent rock que les guitares acoustiques entraînent vers des nuances douces mais jamais amères. Les plus rapides parleront d’un renouveau du rock celte ; les plus téméraires des Clash ayant trop longtemps vécus à Belfast. Et pour nous, un vrai bonheur d’écouter et découvrir – enfin – un rock habité et non virussé.

Hervé Devallan
Good Bad & Young « Atrium » (Auto Production) – 4/5