Goyokin « III »

La musique de Goyokin est aussi expérimentale que tribale. Elle va à l’essence des choses. Six morceaux pour tout passeport.  

Avant de gloser sur leur superbe musique expérimentale, disons deux mots sur l’objet. Un vinyle noir monoface, avec de l’autre côté une gravure laser, noir sur noir (un clin d’œil à Soulage ?), qui à elle seule est une invitation à l’achat. Oui, c’est cela aussi un vinyle (vs tout autre support sans parler du streaming), une œuvre d’art complète, 360° comme pourraient affirmer nos amis du marketing toujours à l’avant-garde des bons slogans. Mais revenons au – bon – sens qui nous intéresse : la musique. Entre B.O souterraine et collages expérimentaux, les lyonnais n’arrivent pourtant pas à nous perdre, ni à nous exclure de leur voyage. Leurs sons électroniques flirtent avec l’espace (2001 Odyssée) et rappellent parfois les belles heures du psychédélisme. Leur disque est inclassable, mais regorge d’émotions à fleur de peau. Un travail remarquable que l’on doit à Tommy Rizzitelli (batteur de Space Art et de Black Noodle Project, entre autres), Anthony Mowat (compositeur de bandes originales) et Jean-Luc Navette (artiste-peintre, tatoueur et curateur du label de blues, Night Records). Un grand merci à ces trois artistes qui redonnent goût à l’envie d’explorer une autre part de notre vie. Tout simplement.

Hervé Devallan
Goyokin « III » (La Face Cachée) – 4/5 – Vinyle noir 180g monoface – 500 ex.