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« J’aurais voulu être un Beatles » de Jérôme Attal
Ecrivain et parolier (Johnny Hallyday, Vanessa Paradis, Eddy Mitchell…), Jérôme Attal est aussi un fan des Beatles. Il a vécu ses Beatles avec quelques années de retard, ce qui ne semble pas gâcher l’intensité de la relation. Dans la réédition de ce livre augmentée de quelques textes, il persiste et signe. De ses premières amours aux copains perdus, en passant par des parents aimants, il y a toujours un coin des Beatles qui lui rappelle. Cela passe par des histoires courtes, comme autant de petites nouvelles rythmées par les extraordinaires mélodies de John, Paul, George et Ringo.
Le lecteur n’est jamais exclu de cette relation. La plume du romancier y est pour beaucoup. Sa sincérité également. Et l’absente totale d’enjeu peut expliquer la vraie légèreté d’un artiste (écrivain, musicien, peintre…) qui a su rester un enfant ou plus certainement un adolescent. Cette période entre rage et espoir quand l’instant amoureux balaye la conscience d’un monde adulte peuplé de factures et de condescendances.
Alors, même si vous n’avez jamais voulu être un Beatles, n’excluez pas le fait que d’autres puissent vous séduire à raconter leurs souvenirs. Car au fond, le double bleu et le double rouge sont aussi dans votre discothèque. Et c’est déjà un premier pas vers une madeleine de Proust que nous partageons tous. Le plus étonnant reste encore que ceux qui nous gouvernent semblent passer bien loin de cette culture pop et rock. Ceci expliquerait peut-être ce décalage entre le peuple et ses élites. Pour nous le monde est divisé entre Beatles et Rolling Stones. Pour eux entre Louis Le Grand et Henri IV. A chacun ses divinités.
Hervé Devallan
« J’aurais voulu être un Beatles » de Jérôme Attal aux éditions Le Mot et le Reste, 154 pages, 15€