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« Jean-Louis Aubert intime » par Christian Eudeline

De Semolina aux Insus, de Téléphone aux années solo, on a tous en nous quelque chose de Jean-Louis Aubert. Une des nombreuses raisons de plonger dans ce livre bien documenté de Christian Eudeline

jean-louis-aubert-intimeC’est ainsi : chaque génération a les stars qu’elle mérite. Ces miroirs de nos âmes de midinette sont censés nous accompagner dans les pires comme les meilleurs moments de notre vie. Les « anciens » ont Johnny Hallyday. C’est triste, ils auraient pu choisir Eddy Mitchel…  Pour les années punks c’est plus compliqué. Rythmées par leurs slogans nihilistes, elles ont donné naissance à beaucoup de junkies, futurs candidats au suicide. Né en 1976, en même temps que la vague No Futur anglaise qui allait submerger le monde, Téléphone n’a étrangement jamais été assimilé à cette engeance rive droite. Pour Michael Thorne, le réalisateur de leur premier album, c’est également incompréhensible : « Les punks anglais ont décidé qu’ils voulaient dire quelque chose, ils ont saisi leurs instruments et sont paris à l’attaque. Téléphone ne dérogeait pas à la règle, ils avaient l’attitude et la rage. Il n’y avait aucun doute pour moi, ils appartenaient à la même logique ». Aujourd’hui, il est de bon ton de l’oublier. Mais force est de constater que Jean-Louis Auber est une des rares personnalités de la musique actuelle à déplacer les foules en 2016. Cependant, le rang de star ne lui colle pas à la peau. Il est plutôt le copain qu’on aimerait avoir. Et c’est mieux ainsi. C’est pourquoi, le choix éditorial de la maison d’édition Prisma reste étrange : le titre « Jean-Louis Aubert intime » écrit en lettre d’or est un coup bas marketing, car le décalage est complet avec le contenu du livre. Et cette notion d’intimité enfin dévoilé relève davantage de Closer et Voici (ah oui, c’est Prisma aussi…) que d’une biographie écrite par un rock critique respecté. Bref, hormis cette faute de goût, le livre est à recommander.

Car des premiers pas à Nonza aux coulisses du Zénith avec les Insus, on découvre un Jean-Louis Aubert forgé d’un seul bloc : la certitude du musicien et les doutes de l’homme. De quoi composer quelques uns des plus beaux hymnes de ces trente dernières années, avec Téléphone ou sous son patronyme. A ce titre, Christian Eudeline nous propose un beau voyage ponctué de rencontres, celles de Louis, Richard et Corine tout d’abord, mais également de tous ces « gens du métier » qui ont approché l’homme et ses secrets de fabrication. On est loin de Gala et des paparazzi. Ah si, une fois son fils Arthur est cité, comme photographe d’une pochette d’album. Et c’est là où les années punk ont gagné : moins de stars et plus d’humain. Enfin, c’est ce que l’on croyait jusqu’à l’arrivée des Star Academy et autres The Voice. Tout est à refaire. Sale temps pour les braves.

Hervé Devallan
« Jean-Louis Aubert intime » par Christian Eudeline aux éditions Prisma – 350 pages, 29,95€

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