Actu
« Johnny, la vie en rock » par Frédéric Quinonero
Le pavé est conséquent : 850 pages… On comprend les livres numériques d’un seul coup ! Il faut dire que la promesse engage au volume : « La biographie la plus complète à ce jour » qu’il est écrit sur la quatrième de couverture.
Il est effectivement vrai que tout démarre en 1943 dans le quartier de la rue des Martyrs pour se terminer par les concerts des vieilles canailles de La Trinité (Johnny, Eddy et Jacques) à Bercy en novembre 2014. Est-ce suffisant pour convaincre après tant de biographies éditées sur le Grand Monsieur du rock français ? Malheureusement non. Les fans inconditionnels y trouveront un objet de plus à collectionner, les autres seront rapidement désarçonnés par un souci de précisions confinant à l’ennui. Le diable est dans le détail dit-on. Qu’importe que Johnny ait chanté « Retiens la nuit » au Palais de Beaulieu à Lausanne les 4 et 5 avril 1962 ! Ou « Da dou ron ron » à l’émission Discorama le 6 mars 1963 avant de partir au service militaire. Car ce livre est une longue litanie de titres de chansons, de noms de bourgades (très peu en Bretagne d’ailleurs, c’est à noter !) et autre émissions de TV et de radio. On s’y perd, on s’y noie jusqu’à sauter des pages entières. Il faut dire que l’auteur, Frédéric Quinonero, avait déjà sorti « Johnny Live « en 2012. Ceci explique cela ?
L’autre difficulté repose sur le choix risqué de raconter la vie de notre star nationale comme une immense revue de presse. De Salut les Copains à Paris Match en passant par Le Monde et L’Alsace ou Le Parisien, on suit la vie de l’artistes au fil des articles et donc de ce qui intéresse la presse et ses commanditaires (les maisons de disque) : ses amours, ses divorces, ses enfants, ses copains, ses maisons, etc. Tout cela reste assez superficiel.
Seules divines surprises, les trop rares interventions des auteurs, compositeurs et musiciens (et copains de garnison) qui accompagnent la vie de l’artiste sur la route ou en studio. Quelques heureux témoignages qui encensent le chanteur, certes, mais livrent de piquants détails, anecdotes et autres secrets de fabrications jubilatoires et bienvenus dans cette longue litanie de dates. Bref, « Johnny, la vie en rock » se résume à une centaine de pages, car au total, l’ouvrage est dispensable, élégiaque et vire trop souvent à l’hagiographie. Le talent et la personnalité de Johnny Hallyday n’ont pas besoin d’un tel bouquin pour passer à la postérité.
Hervé Devallan
« Johnny, la vie en rock » par Frédéric Quinonero aux éditions L’Archipel – 850 pages, 24,95€
One thought on “« Johnny, la vie en rock » par Frédéric Quinonero”
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.
Jauni Olida