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Mélanie Pain « Parachute »
En cherchant à ralentir le tempo, Mélanie Pain réussit à trouver le juste rythme pour habiller ses mots. Piano et électro pour compagnons de voyage.
Parachute… Un nom en forme d’ultime rempart avant de caresser la terre promise, mais aussi une bien agréable sensation de ralentir le mouvement, de penser qu’à tout moment la sécurité peut basculer et vriller vers l’infini. Et au-delà. A écouter le troisième album de Mélanie Pain, c’est assurément cette autre dimension qui est privilégiée. On est bercé, toujours en équilibre avec des titres qui arrêtent le temps et mettent sur pause. Un peu comme un photographe qui immortalise l’instant et laisse deviner les secondes qui suivent. Ces secondes qui sont capables de libérer une singulière énergie, parlant dès le premier titre de « balle perdue », de « femme devenue folle », de « corps qui se cogne contre les murs », de « chute inévitable ». Violent. Mais intrigant car chanté sur un tapis de pop électro qui apaise et pousse à suivre le chemin emprunté par de la chanteuse. Toujours habité par l’univers du projet Nouvelle Vague (où l’on retrouve son nom dès le premier album), mais également de Camille et Villeneuve qu’elle côtoie sur scène et en studio, Mélanie Pain réussit à tutoyer sa propre petite musique. Peut-être grâce à Gael Rakotondrape, pianiste et arrangeur sur la dernière tournée d’Antony and the Johnsons et celle de Coco Rosie aussi, et qui ici impose le piano comme partenaire de jeu. Aucune guitare pour troubler et agresser l’ensemble qui peut alors s’adonner à des mots d’amour et des odes à la nudité. L’automne 2016 possède sa bande son. Assurément.
Hervé Devallan
Mélanie Pain « Parachute » – (Kwaidan Records) – 3/5