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Mémoire de Best
Pour qui veut sérieusement s’intéresser au Rock made in France, Jean-Luc Manet est incontournable. Edité aux éditions du Camion Blanc, le recueil de ses chroniques « Ici & Indépendant » parues entre 1988 et 1993 en ait une preuve flagrante et indispensable !
Journaliste aux Inrockuptibles dès le lancement du titre, Jean-Luc Manet ne peut s’abstenir lorsque la Mecque des rocks critiques lui demande de rejoindre la rédaction. C’est ainsi qu’il débute à Best en 1988. Le vrai et – pratiquement – seul sérieux concurrent de Rock’n’Folk. Et si le magazine a aujourd’hui le tort de reposer en paix, il ne faut pas oublier que toute une génération ne jurait que par ce mensuel, alors fer de lance des tendances musicales en France.
Si dans les pages de Best il était évidemment question de rock, Jean-Luc Manet s’était fait une spécialité du rock hexagonal avec sa rubrique « Ici & Indépendant ». Entre 1988 et 1993, rien de ce qui se passe en France ne lui échappe. Le 18 septembre prochain, un recueil de ses articles « français » paraît aux Editions Camion Blanc. Voici ce qu’en dit la 4ème de couverture :
» Critique rock et auteur de nouvelles noires, Jean-Luc Manet fut notamment pendant six ans, pour le mensuel Best, le chroniqueur impénitent d’une France underground qui défricha de nouvelles voies soniques, en toute indépendance et hors des sentiers battus. Thugs, Sheriff, Real Cool Killers, Mano Negra, Burning Heads, Straw Dogs et des centaines d’autres groupes, activistes, fanzines, labels, trouvèrent grâce à lui une tribune privilégiée, pour relayer et appuyer leurs aventures épiques et énergisantes. Tel un carnet de route, voire un guide touristique de l’agitation binaire, ce livre regroupe l’intégralité des articles de Jean-Luc Manet consacrés de 1988 à 1993 aux maquis rock’n’roll et réseaux turbulents d’ici. »
Mais le plus intéressant reste qu’au-delà des Mano Negra désormais reconnus par la ménagère de moins de moins de 50 ans, Jean-Luc Manet a consacré de nombreuses lignes aux forçats du rock ; ces oubliés de la culture populaire non subventionnée, rebelles, souvent fauchés et toujours intransigeants. L’auteur s’en explique : « Pour tout dire, je n’ai guère l’âme d’un compétiteur. Et rien ne m’ennuie plus que de devoir batailler pour arracher un article à la meute des prétendants. Pour cette raison, beaucoup de pages dédiées aux Nirvana, Mano Negra, Noir Désir et autres, dont j’ai rapporté les prémices, m’ont échappé dès lors que le groupe prenait de l’altitude. Pour illustrer : ces quelques lignes sur le Noir Désir naissant rédigées pour le valeureux et mythique fanzine Nineteen… » Simple non ?
Le livre respecte la chronologie de parution des articles. De Los Mescaleros aux Thugs, c’est une tranche de vie qui défile ici. Et c’est maintenant que ça se passe. A noter que les illustrations de l’ouvrage sont signées Laurent Manel, ex bassiste de Ludwig von 88 et frère de l’auteur.
Hervé Devallan