Monitors « Notes from the aftermath »

Premier EP de Monitors et premier essai transformé pour ce duo qui remet au goût du jour une cold wave prêt à enflammer les folles soirées d’hiver.

Avec Monitors, tout part de Manchester des années 80, quand la ville dominait le rock avec Joy Division, Oasis, Happy Mondays, Inspiral Carpets, Stone Roses… Et bien sûr l’Haçienda, une boîte de nuit hors norme qui mariait la soul de Chicago et le rock révoltés des faubourgs de Madchester. Un lieu unique pour une musique qui faisait groover le punk et la new wave. C’est un peu de ça que nous apporte Monitors. Pourtant aucun membre du duo n’est originaire de la ville qui sublima Cantona. Chris nous vient tout droit de Liverpool et Emil est né en ex Yougoslavie. C’est à Paris que la rencontre a lieu pour donner vie à un électro punk très froid et pourtant prêt à réchauffer les pistes de danse du monde entier. Mais attention, aucune envie de se remuer sur des paroles insipides. Prenez le titre « No irish, no blacks, no dogs » qui sévissait en Irlande du temps de l’occupation anglaise. Pour les bretons ce n’est pas sans rappeler certaines affiches mentionnant « Interdit aux bretons et aux chiens ». Avec le Brexit, il se peut que l’Irlande soit enfin réunifiée et que l’Ecosse retrouve son indépendance. Comme quoi. Monitors n’a pas fini de nous faire danser pour le plaisir et une certaine démocratie retrouvée.

Hervé Devallan
Monitors « Notes from the aftermath » (Auto production) – 4/5