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Cali « L’âge d’or »
C’était mieux avant ? Cali ne chante pas encore le bon vieux temps, mais se rapproche de Ferré pour exprimer ses émotions.
Le catalan semble nostalgique. Le premier titre donne le La : « Tout ce qui ne reviendra plus » ouvre la boîte de Pandore des souvenirs. Le nom de l’album laissait deviner l’ambiance générale. L’âge d’or n’est-il pas une chanson de Léo Ferré ? Elles sont loin les années punks où à 16 ans il faisait une fugue, drôlement amoureux d’une Anglaise… Loin de son groupe Les Rebelles, et je passe sous silence le nom de sa première formation ! Oui, une personne publique a du mal à cacher son passé. Les « copains » d’enfance sont toujours là pour rappeler « le bon temps ». Mais si la musique de Cali semble s’être assagie, l’homme respire toujours cet espoir d’une vie meilleure. Le jeune punk a emprunté la route du vieil anarchiste, hein « Camarade » ? Et puis il y a « Coco », un duo avec sa petite fille de 9 ans. Un appel à l’amour qui résonne bien des heures après l’écoute du titre. Un très beau moment. Reste que derrière toutes ces belles paroles, on sent un profond désespoir, un combat perdu. A internationaliser toutes ses batailles, Cali a oublié qu’il était Catalan et que la démocratie chère à ses yeux était sous ses pieds. Quand les Catalans espagnols seront indépendants, ses rêves l’emporteront toujours vers des bonheurs utopiques, toujours au-delà d’une frontière. Ce disque révèle cette recherche d’un autre temps. Celui que les moins de 40 ans…
Hervé Devallan
Cali « L’âge d’or » – (Sony) – 3/5