Actu
Christian Eudeline « La disparition d’Alain Kan »
Alain Kan a eu plusieurs vies. Et une curieuse disparition pour toute sépulture. Chanteur yéyé, membre à part entière de la revue de l’Alcazar, précurseur français du glam rock puis du punk avec Gazoline, Alain Kan disparaît un soir d’avril 1990 sur le quai de la station Châtelet à Paris en attendant son dernier métro. C’est la dernière fois qu’on le voit. C’est cette étrange et vie que Christian Eudeline s’attache à nous raconter comme un roman ou de nombreux témoignages viennent illustrer et expliquer cette personnalité tourmentée, à la recherche d’une reconnaissance médiatique. Citer le nom d’Alain Kan au grand public et constatez par vous-même le silence qu’il provoque. Ses trois albums et sa dizaine de single, ses participations notamment avec Dani et Christophe (son beau-frère) laissent pourtant un riche héritage. Mais hormis sa période 60’s, Alain Kan ponctue ses production de nombreuses provocation et de projet un peu trop en avance pour l’époque giscardienne : glam rock et punk n’ont – en France – pas fait la bonne fortune de leurs auteurs. Et ses albums au verbe trop vert ne franchiront jamais la barrière des radios en mal de Johnny Hallyday et autres Claude François. Pourtant il est toujours étonnant de croiser le nom de Dan Ar Bras sur son premier opus. Oui, drôle d’époque ! Et Alain Kan en fut un des acteurs importants à défaut d’être majeur. C’est le mérite de ce livre que de raconter le parcours d’un artiste dont la « mort » demeure à ce jour toujours inexpliquée.
A noter que ses trois albums ont été réédités en 2006 par les Disques Dreyfus sous la forme d’un coffret CD.
Hervé Devallan
Christian Eudeline « La disparition, enquête sur la vie et l’absence d’Alain Kan » aux éditions Romart, 190 pages, 14,90 €