Tue-Loup « Ramo »

Comment dit-on bravo en portugais ? Bravo ! Et merci à Lisbonne d’avoir inspiré Tue-Loup jusqu’à nous livrer ce superbe album.

Le dixième album des sarthois s’étire avec bienveillance comme une longue soirée d’été. Cet instant qui n’en finit pas d’étendre son abandon jusqu’à trouver un vieux pull en laine pour boire cette dernière gorgée simplement troublée par le halo d’une bougie. Apprécier le temps tout simplement. Tue-Loup est parti à Lisbonne pour capter cette rumeur, loin de sa ferme éponyme et de ses habitudes. Il en ressort un album que JJ Cale n’aurait pas renié. Tout en lay back où chaque note assure un tapis de vibrations pour des mots (en français) captant la nostalgie d’un regard ou d’un geste, d’un parfum ou d’un claquement de porte. « C’est le monde qui s’étrangle de joie » chante Xavier Plumas. Entre chanson jazzy et rythmes lascifs, le quatuor livre un magnifique album qui pourrait – devrait ! – squatter les ondes et diffuser son spleen poétique jusqu’au bout de la nuit. Et de penser que ce plaisir est aussi très fragile… On appelle ça la grâce.

Hervé Devallan
Tue-Loup « Ramo » – (Dessous de Scène) – 4/5