Dissonant Nation « Agitato Charismatic »

Il est toujours difficile de grandir. Dissonant Nation y arrive. A nous d’oublier leurs premières heures sauvages pour profiter pleinement de ce « Agitato Charismatic ».  

Comme le dit leur dossier de presse, « pas besoin d’avoir une licence en latin pour comprendre le sens d’Agitato Charismatic. On peut en discuter, mais une chose est sûre, le dernier album du trio d’Aubagne mérite quand même une petite explication de texte tant leur virage musical s’apparente à un véritable tête à queue, passant d’un rock garage sonnant et peut-être trébuchant à une mutation presque dance et trans. Les plus optimistes y trouveront une liberté de ton funky tutoyant Dandy Warhols et Primal Screem. Et ils n’auront pas tord. C’est pourquoi, il faut oublier les belles heures de leur rock adolescent et déjanté avant de plonger dans les méandres sombres d’un disque enregistré en voisin par Simon Henner de Nasser. Le grand écart est donc là. Fini le rock des caves humides, vive le travail de production en studio. Deux mondes qui trouvent ici un terrain d’entente aussi original que déstabilisant. Leur « rock » devient désormais léché, abandonnant le riff abrasif pour une ambiance électrisante que ne renierait pas un DJ californien en mal d’inspiration. Le plaisir sera sûrement au rendez-vous si vous oubliez vos préjugés. Dissonant Nation est mort. Vive Dissonant Nation !

Hervé Devallan
Dissonant Nation « Agitato Charismatic » (Washi Washa) – 3/5