Dry Can « Meanwhile »

Les fans de Pearl Jam seront en pays conquis avec ce premier album des franciliens. Pourtant, il serait faux de réduire le groupe à cette seule influence.

Et si Dry Can était un des groupes rock les plus doués de sa génération ? En 2007, un EP le laissait entrevoir. Huit ans plus tard, un premier album le confirme. Certes les inconditionnels de Pearl Jam y trouveront matière à ronronner de plaisir. La voix et les guitares d’Antoine Abinun sûrement. En revanche, son entente et sa complémentarité avec Anne Lupieri donnent au groupe une réelle originalité engageant Dry Can vers les chemins abruptes et sauvages d’un rock tout en dentelle pouvant même flirter avec le Dub (« Nothing game »). Quand ce n’est pas leurs deux voix qui s’unissent dans des chœurs telluriques. Bref, « Meanwhile » est bien mieux qu’un succédané du grunge comme on en entend trop souvent en 2015. Dry Can a le courage et le talent d’emmener ce courant vieillissant vers des contrées encore inconnues en s’ouvrant à d’autres influences 90’s comme le doux bruit de Sonic Youth ou les éraflures punk rock de Meat Puppets, quand ce n’est pas un plongeon dans les 60’s avec ce sens aiguisé des harmonies pop à la Beatles. Bref, de profiter à plein poumon du rock en 2015 !

Hervé Devallan
Dry Can « Meanwhile » – (Auto production) – 4/5