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Et vous êtes nombreux la dedans ?
Dans quel monde parallèle vit Maurice G. Dantec ? Son pays, on le connait, le Canada depuis 1998, mais le monde pixélisé de l’auteur n’est sûrement pas à la portée du premier facteur venu. Même s’il appartient au Service du Quicksilver Messenger ! Après deux polars sanglants et nerveux au début des années 90, (« La sirène rouge » et « Les racines du mal »), le breton d’Ivry-sur-Seine s’est peu à peu perdu dans des ouvrages de science fiction sibyllins où le moindre objet du quotidien se transforme en « méta machin ». Et de méta table en meta chaise, la petite cuisine littéraire de l’ex Artefact est restée un peu perchée, perdant en route ses lecteurs et ses fans… Aux premières pages des « Résidents », on se prêtait à espérer. Oui, on était capable de suivre un paragraphe entier sans changer l’ordonnancement planétaire, la conspiration des aliens et de leurs alliés mécaniques. Malheureusement, l’ex rockeur anar de droite laisse les non initiés sur le bas côté de ses road movies littéraires, les essoufflant – ici – une première fois avec des dizaines de pages incestueuses, puis un second volet détaillant un viol collectif. Vient ensuite le temps du « regroupement familiale » dans une ancienne base militaire américaine où les protagonistes inventent le monde délirant de l’auteur, entre ennuie – pour le lecteur – et délires enfumés, liturgiques et technologiques pour les protagonistes. Bref, ce qui démarrait bien, finit en une atroce douleur intergalactique bien encrée sur la planète terre. Il se peut aussi que je ne sois pas intellectuellement armé pour comprendre un tel roman. En revanche, il se peut également que ce soit le dernier ouvrage de Dantec qui finisse dans ma bibliothèque.
Hervé Devallan
Maurice G. Dantec « Les résidents » aux éditions Inculte, 652 pages, 23,90€
Artefact, premier groupe de Maurice G. Dantec