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La Féline « Tarbes »
C’est fou comme les souvenir donnent des ailes aux artistes. La Féline les a muées en un magnifique album dédié à sa ville natale : Tarbes.
Le temps passe et on est tous condamné à questionner notre passé. C’est encore le meilleur moyen d’emprunter le bon chemin vers son futur. La Féline est née à Tarbes dans les années 80 dans « un hôpital rasé quelques mois après ma naissance ». De cette ville, elle en a fait le thème de son nouvel album où on la voit muer d’Agnès Gayraud en La Féline. Et comme on envie souvent ce qu’on ne peut atteindre, l’artiste s’est attelée à ce travail de mémoire ne pouvant respirer sa cité familiale pour cause de Covid. Il ne restait alors que les souvenirs et son petit orgue de salon Electone pour revenir au pays. Treize titres plus tard, elle livre son concept album comme d’autres feuillettent l’album photo de leur enfance. Aucune nostalgie, mais des clichés sépia qui montre une ville prisonnière de sa mémoire et pourtant pleine de vie. Pour parfaire ce travail de confidence, La Féline a emprunté trois poèmes en langue d’Oc de Louise Paulin (1888 – 1944). Les racines de La Féline sont profondes. Le résultat est un magnifique album pop qui donne une âme moderne aux fantômes du passé. Les américains sont coutumiers du fait. On pense à la « Small Town » de John Mellancamp ou à « The Factory » de Warren Zevon. Un voyage que La Féline s’est approprié dans un style qui lui est propre, entre grâce et mélancolie. Et toujours avec une infinie beauté.
Hervé Devallan
La Féline « Tarbes » (Kwaidan) – 4/5