Les Tambours du Bronx « Corros »

La grande messe industrielle des bourguignons exprime une autre palette de son talent avec un double album comprenant une face dépouillé et l’autre habillée d’une brutale énergie électronique.

Depuis 1987, les Tambours du Bronx tapent sur des bidons et ça nous fait du bien. Héraut de la musique urbaine, les bourguignons ont donc très tôt laissés les tonneaux pour les joies tribales des bidons des ateliers de la SNCF de Varennes-Vauzelles dans la Nièvre. Trente ans plus tard, ils poursuivent leur mission et livrent un double album intitulé « Corros », contraction de corbeaux et de rhinocéros. Deux albums pour deux facettes de leur talent. Tout d’abord seul avec leur rythmes métallico-tribaux (disque 1), puis en fusionnant leur énergie industrielle avec des sonorités électro, voire carrément symphoniques (disque 2). Et c’est peut-être ce mariage futuriste qui dévoile une nouvelle fois leur originalité : celui de donner des images à leur musique, comme un appel au premier film des frères Lumière. Une locomotive… Comme si tous les chemins – de fer – des Tambours du Bronx revenaient en gare. La leur évidemment, celle qui résonne encore et encore et que les 16 musiciens conduisent jusqu’au bout d’un voyage où se mêlent apocalypses et rédemption.

Hervé Devallan
Les Tambours du Bronx « Corros » – (At(h)ome) – 3/5