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Rover « Let it glow »
Embellir le passé pour en faire un présent acceptable : c’est avec cet état d’esprit que Rover signe son second album. Une réussite pop et… brillante.
On glose et on plaisante toujours sur le difficile second album. Lorsqu’à l’œuvre de toute une vie doit succéder le travail d’un pro attendu par le public. Et c’est d’autant plus vrai lorsque le premier opus a été une véritable surprise doublé d’une belle réussite. Ce fut le cas de Rover qui débarque un beau matin de 2012 avec un diamant brut qui finit par s’écouler à quelque 50 000 exemplaires et une nomination aux Victoires de la Musique. Deux cents concerts plus tard, la fulgurance pop doit prouver que son sens inné des mélopées et des arrangements est toujours aussi brillant. Et c’est le cas ! Dans un style forgé à l’école Beatles, Rover double la mise et récidive. Cette fois, tout part d’Allemagne où il déniche sur la toile un piano, qu’il va chercher dans un road trip solitaire. Et salutaire puisque c’est sur ce CP-70 qu’il compose cet album entre l’aube et potron-minet, comme les écrivains aiment à se perdre. En revanche, il reste fidèle à sa Bretagne. Après la maison de famille, source d’inspiration du premier opus, il enregistre « Let it glow » au studio Kerwax accompagné de Christophe Chavanon au son et du batteur Arnaud Gavibi. Le tout à base d’ampli à lampes et de bandes analogiques. A l’ancienne. La source des émotions en ligne de mire et un album qui fusionne le passé et le présent, surtout dans le morceau éponyme gorgé de 60’s à la Kinks qui sonnerait comme un album de John Lennon accompagné d’un Paul McCartney qui aurait eu droit de signer un solo de basse. Improbable.
Hervé Devallan
Rover « Let it glow » – (Cinq7 / Wagram) – 4/5
Sortie le 6 novembre