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Underdogs « Shine »
Faire groover du rock n’est pas donné à tout le monde. Underdogs y arrive en y insufflant la bonne dose d’électro. Le parcours des 4 musiciens n’est pas étranger à ce savoir-faire. Explications.
« Shine » est tout simplement un bon disque de rock. En phase avec son temps, bien dans son époque. Et il faut une sacré dose de talent pour ainsi cristalliser cet air du temps impalpable. Et Dieu sait que ces années 2010 sont exigeantes, toujours à la recherche de nouveautés tout en s’appuyant sur des références aussi discrètes qu’évidentes. Un oxymore sur le fil du rasoir que peu de groupes symbolisent. Il se pourrait qu’Underdogs soit du nombre. Dans une trajectoire empruntant autant à Shaka Ponk qu’à Justice, le groupe sert la cause des guitares tendues et des sonorités électro. A bord, quatre musiciens au parcours bien trempés : tout d’abord l’ex Aston Villa, Greg Baudrier à la batterie qui en 2009 rejoint le bassiste Jean-Charles Panizza et le chanteur Franck Bellet au sein du groupe Old Fashion Ladies. Un quintet heavy 70’s qui fait long feu après le départ des deux guitaristes. Pas de quoi décourager le trio qui se rebaptise Underdogs et accueille le guitariste Maxime Ledibois qui n’est autre que le fondateur de Beat Assailant. Il est sûrement là le secret de fabrication, ce mélange de testostérone et de dance groovy qui sur les 6 morceaux de l’EP ne fait jamais défaut. Certains titres allant même jusqu’au tube potentiel comme « Shine for me » et « Change ». Tout en rondeur et en souplesse, Underdogs caresse tous les titres dans le sens du poil sans verser dans la facilité. Il faut dire aussi qu’une partie des titres a été composée au studio Dirty Dozen Records où Maxime Ledibois a ses habitudes comme producteur. L’autre étant enregistré au studio Climax où Jean-Charles Panizza réalise et mastérise de nombreux projets comme le dernier Pony Pony Run Run. Bref, quand il s’agit de rendre le rock sexy, ces deux là ne sont pas loin d’être les meilleurs. Underdogs en profite pleinement et offre ainsi un premier disque aussi efficace sur les dance floor que face à un parterre de buveurs de bière.
Hervé Devallan
Underdogs « Shine » (Auto production) – 3/5