Paranoid Cats « Thought control »

Le rock aime à être malmené. Ici, il est carrément cerné par un batteur et un bassiste qui le poussent dans ses derniers retranchements. Pour le bonheur et le bien de tous.

Une seule bonne raison d’acheter le dernier album de Paranoid Cats ? Il n’y a pas un seul solo de guitare. Et pour cause le duo de la Drôme est composé d’un bassiste et d’un batteur. Point barre. Le résultat ? Un des trucs le plus jouissif jamais sorti depuis un bail. Saturée à souhait, la Rickenbacker fait surchauffer les lampes de l’ampli pour un mur du son tout simplement énorme. Imaginez Lemmy sans son guitariste et vous avez une idée de l’ambiance de « Though control ». Pourtant il n’est pas question de hard rock ici, mais d’un blues rock sous tension qui donne à l’énergie du punk des airs de revival. Chaque titre est un hymne à l’audace et au headbanging. Et comme ces deux là savent vivre, quelques titres sont nappés de claviers 70’s pouvant rappeler cette nouvelle génération de groupes américains (Rival Sons) et néerlandais (Dewolf) distribuant la poudre et l’escampette pour tous ceux qui ne savent pas rocker. Les 9 titres défilent comme à la parade et même un morceau plus calme comme « Numb and naked » arrive à hisser vers le haut ce genre d’exercice. (Dis, il est vraiment réalisé avec une basse le solo ?) Il est donc urgent de se procurer un tel album, faute de quoi vous passerez à côté d’une bombe incendiaire. Ce qui en été serait malvenu.

Hervé Devallan
Paranoid Cats « Thought control » (Auto production) – 4/5