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Ravages « Renaissance »
Ravages manie ses synthés DX7, Juno 106 et autre Korg MS-10 avec le brio de ses ainés. La pop synthétique a trouvé ses hérauts modernes avec « Renaissance ».
[POP]
Dans la musique de Ravages, le plus étonnant reste encore le profil des deux musiciens. On savait que Central, Médecine ou l’Edhec pouvaient conduire à la musique (respectivement Antoine, Michel Peyrac et Jean-Jacques Goldman), il est en revanche plus rare de sortir de Polytechnique pour taquiner la note bleue. C’est le cas de Simon Beaudoux (le X du groupe) qui s’associe à Martin Chourrout (quant à lui titulaire d’un master en intelligence artificielle) pour fonder le duo Ravages A ce niveau d’étude, il n’y a que The Inspector Cluzo pour les concurrencer ! De plus leur nom ne doit rien au hasard puisqu’il est directement inspiré d’un roman de science fiction de René Barjavel. On oubliera donc la sulfureuse dimension politique de l’écrivain. Un peu comme Le Corbusier, leur passé reste sujet à controverse dans notre petit monde politiquement correct. Mais qui est vraiment sorti immaculé de ces années d’occupation nazie en France ? Il est aujourd’hui facile de donner des leçons… Bref, du côté de Ravages, on ne danse pas idiot. Ce qui nous change. Car leur musique n’est autre qu’une pop organique et électronique sur fond de claviers et autres synthés aux beats numériques. Pour rappeler Barjavel, on est beaucoup plus dans le rétro que dans le futuriste. Et on s’éloigne des rives d’Exsonvaldes où ils ont joué tous les deux jusqu’en 2017. Troquant la guitare contre un DX7, ils ont donc franchi le Rubicon qui mène au dance floor. Mais est-ce vraiment un problème ?
Hervé Devallan
Ravages « Renaissance » – (Auto production) – 2.5 / 5