Rod Barthet « A l’ombre des sycomores »

On a dépassé la dizaine d’album depuis un moment. Et Rod Barthet poursuit sa route blues de plus en plus teintée de chansons rock.

Le blues de Rod Barthet s’extrait brillamment de ses maîtres ancestraux. Entre chansons rock et Rythm ‘n’ Blues bien gras, le chanteur guitariste navigue sur son propre navire. Pour ce faire, il s’est entouré de quelques moussaillons d’expérience que sont les paroliers Joseph D’Anvers et Boris Bergman. Deux vrais capitaines qui l’accompagnent depuis 20 ans déjà et qui sur ce nouvel album tiennent la plume sur l’ensemble des titres à l’exception de deux morceaux signés Rod Barthet himself. Pour Joseph D’Anvers, cette collaboration est presque une évidence : « De Bashung à Thiefaine, j’aime collaborer avec des écorchés, des hommes dont la voix, le visage, l’histoire et l’inspiration portent les stigmates de vies qu’on aime raconter ». Il est vrai que la voix de Rod Barthet traîne son lot de vécu. Posée sur ses mélopées blues, elle réveille sa guitare quand l’heure est permise, mais arrive aussi à l’assagir sur de très beaux instants calmes. Avec ce disque, Rod Barthet s’affranchit – parfois – des règles du blues pour flirter – parfois – avec les codes de la chanson. Un mariage – souvent – réussi.

Hervé Devallan
Rod Barthet « A l’ombre des sycomores » (Festivest / Socadisc) – 3/5