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Rod Barthet « Ascendant Johnny Cash »
Le blues a des mots bleus que signe Boris Bergman sur le dernier album du jurassien Rod Barthet.
Est-ce que la présence de Boris Bergman est un gage de succès ? Rod Barthet devrait pouvoir répondre à cette question, lui qui a une nouvelle fois (ils travaillent ensemble depuis 20 ans) confié l’écriture de cinq des titres de son dernier album au célèbre parolier d’Alain Bashnung. En revanche, une chose est immédiatement vérifiable : les mots du britannique colle bien au blues rock du français. Le tout dans la langue de Molière évidement. Quand vient autour de Rod Barthet de prendre la plume, les mots cognent un peu plus et se couvrent d’un voile pragmatique. Voire politique comme « Dans mon monde ». La vérité y gagne ce que la poésie y perd. Côté musique, en revanche, pas de partage. L’homme signe tous les titres et le blues rock l’emporte facilement. On est en pays connu : couplet, refrain, pont, solo. Le tout sur fond d’Amérique éternelle. Les amateurs de Manu Lanvin, AWEK, Cotton Belly’s ou encore Marshalls y trouveront leur compte avec une sorte de musique éternelle qui conjugue bière, Gibson et bottleneck. Ajoutons l’étrange tessiture de la voix de Rod Barthet qui se rapproche (sur le très beau « Un homme tout petit » c’est flagrant) de celle de Christophe, le chanteur d’Aline. Oui, c’est étrange. Et sur « Maman » on retrouve vraiment Bashung. Comme quoi.
Hervé Devallan
Rod Barthet « Ascendant Johnny Cash » (Festivest) – 2.5 / 5