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Télégraphie « Le départ »
Sampler des répliques de film est un marqueur qu’il faut savoir dominer. Ce qu’arrive à faire Télégraphie dans son second album « Le départ »
Partir c’est revenir, un peu. Revenir vers un rock aux ambiances cinématographiques comme Microfilm s’est fait une spécialité. Ici, l’interaction entre ciné et musique est peut-être un peu moins prégnante avec sur 6 titres, 3 samples seulement : « La nuit américaine » de François Truffaut (1973), « Le mépris » de Jean-Luc Godard (1963) et « Un homme qui dort » de Georges Pérec (1974). Une sélection très nouvelle vague qui ne doit pas tordre le prisme du rock de ce quatuor de Clermont-Ferrand. Leur approche est bien ancrée dans les années 90, quand les lointaines heures punks avaient laissé place à une énergie canalisée et formatée pour les radios de moins en moins « libres ». Ce qui n’empêche un titre comme « Années-lumière » de goûter au festin des morceaux bien balancés. En revanche, le copinage avec le 7ème art radoucit le tempo, l’emportant dans de convaincantes contrées qui créent des atmosphères sombres et pourtant bienveillantes. L’exercice n’est pas nouveau mais finement interprété. Suffisamment pour recommander l’opus.
Hervé Devallan
Télégraphie « Le départ » (Olivine Production) – 3/5