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Trust « Fils de lutte »
Qu’attendre de Trust en 2019 ? Des mots et des riffs. Ce qu’ils offrent à leurs fans avec « Fils de lutte ». Mais est-ce encore d’actualité ?
C’est dur. Dur d’avoir acheter un double live des français enregistré à Nantes en 1981 quelques semaines avant de faire l’acquisition de ce double vinyle. Mais on ne se cabre pas devant un nouvel album de Trust. Pourtant la comparaison est inévitable. Et putain, on se dit qu’il y a presque deux groupes : celui d’Antisocial et l’ersatz qui sillonne notre platine depuis ce matin. A écouter le « Répression Live tour », on comprend d’un seul coup que les jeunes de Mitterrand finissent Gilets Jaunes sous Macron. A 20 ans, gueuler « Bosser huit heures », « L’élite » ou « Le Mitard » laisse des traces et donne l’âme révolutionnaire les 60 ans venus. Puisque les retraites n’existent plus, autant déterrer les pavés ! C’est ça que les énarques n’ont pas compris : leur parole n’est plus crédible, Madame Bovary est morte et Mesrine respire encore. Alors avant de trembler sur nos fondations, écoutons ce « Fils de lutte », lui encore un brin provocateur à défaut d’être porte-parole d’une génération. Si on y parle de Massoud l’Afghan, de Miss Univers (Emmanuel Macron) ou encore de de la Corée du Nord, c’est avec l’énergie molle d’un ancien groupe de Hard Rock aux soubresauts incertains, mais aux soli éblouissants ! N’oublions pas qu’ils furent les meilleurs en France pendant plus de 10 ans. Et c’est pour ça qu’on les aime encore et qu’on achète leurs disques. Si Trust a encore quelque chose à dire (bien plus que n’importe quel rappeur en mal de Lamborghini), le groupe n’a plus la musique qui va avec nos maux. Et ce depuis « 13 à tables » (2008). On le regrette amèrement.
Hervé Devallan
Trust « Fils de lutte » (Verycords) – 3/5